Question:
La "liberté religieuse" inclut-elle la radicalisation, le fanatisme, le fondamentalisme, ou le droit à mener le djihad?
Totoshiro rip Sarkozy
2016-03-10 10:31:51 UTC
Certains revendiquent au nom de la "liberté religieuse" le "droit" de faire telle ou telle chose, parce qu'elle serait exigée ou légitimée par "la religion".

Manifestement celle-ci ne saurait justifier, contrairement à ce qu'ils sous-entendent, n'importe quoi du moment que "ça fait partie de la religion".

Ceci étant logiquement établi, cela induit par conséquent que rien en fait, aucun acte ou comportement ne peut être justifié par l'argument de la religion, que cela n'est en aucune façon une raison supérieure et impérative qui l'emporterait sur toute autre. (cf le voile, par exemple)

D'autant que tout le monde sait, y compris les croyants, que les règles religieuses sont le règne de l'arbitraire et de l'irrationnel...


Dès lors, en quoi consiste exactement la "liberté religieuse"?


Personnellement, j'ai tendance à penser qu'elle se limite à la liberté de croire ou de ne pas croire en l'existence d'un ou de plusieurs dieux, et si l'on croit, de croire librement en celui (ceux) qu'on souhaite sans y être contraint.

Ensuite de leur rendre un culte en privé, c'est-à-dire de leur adresser des prières, de leur faire des offrandes et de procéder à des rituels. En privé signifie dans un espace privé et UN TEMPS privé. Donc pas au boulot et pas dans la rue

En aucun cas d'imposer des mœurs à la société car elle seraient voulues ou recommandées par le ou les dieux, chose invérifiable (exeunt les obligations et interdits religieux).


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Six réponses:
2016-03-10 13:10:03 UTC
La "liberté religieuse" consiste à ne pas être inquiété, stigmatisé, persécuté, emprisonné, exécuté (tout est une question de degré selon le pays) pour raisons de croyance et/ou de culte (on peut inclure l'athéisme évidemment). Disons que ça fait partie des libertés individuelles. Même en démocratie, ces libertés sont toutefois encadrées par la loi. Donc exit ce qui pourrait être des "troubles à l'ordre public".

Franchement, je ne sais pas où tu vis. Mais ça m'inquiète un peu les gens qui se sentent systématiquement menacés par la liberté des autres, pour peu que cela touche un domaine qu'ils ont en horreur. Tu as ça en commun avec les pires bigots qui déplorent eux aussi des moeurs "imposées".

Seulement voilà, dans le cas des libertés individuelles, la moindre des choses est d'être prêt à la réciprocité.
PascalB
2016-03-10 14:12:15 UTC
Comme toute autre liberté, la liberté religieuse n'est limitée que par l'entrave à la liberté d'autrui. Tu peux être radicalisé, intégriste, fondamentaliste. Du moment que tu ne fais qu'imposer des trucs à toi-même et que tu n'assassines ou n'insultes personne, pour moi il n'y a aucun problème.

Le cantonnement des rites religieux à la sphère privée ne pourrait être exigé que s'il provoquait une gêne objective à ceux qui ne pratiquent pas cette religion. Comme gêne objective, on peut citer la blessure physique ou morale, l'entrave à la liberté d'action, de circulation, de parole, ...Il faut qu'elle ait un caractère universel pour être jugée comme telle. C'est le cas de ce que j'ai cité : ni un anglais, ni un chinois, ni un africain n'apprécient d'être violenté, injurié ou bloqué dans ses mouvements.

En revanche, à part bizarrement les français, peu de peuples y compris la plupart des peuples européens sont gênés de voir des gens se prosterner par terre pour prier, porter un vêtement considéré comme religieux, refuser de manger du porc ou des poissons sans écaille, refuser de serrer la main à une femme etc...Donc cette gêne qu'invoque les français, à l'égard des pratiques de l'islam comme celles que j'ai citées (je ne parle pas de l'excision ou de la lapidation et autres modes d'application de la charia ) ne peut être considérée comme suffisamment objective pour faire l'objet de mesures d'interdit.

L'accusation se traduisant par l'expression : "ils nous imposent leur religion" n'aurait de sens que si les musulmans voulaient nous convertir à tout prix à l'islam. Or si j'ai bien connu quand j'étais étudiant, des gens qui essayaient de me convertir à des variantes du christianisme comme celle des TJ et des mormons, à la secte Moon et surtout au marxisme, je n'en ai connu aucun (et mes enfants non plus) qui aient essayé de me convertir à l'islam.

Dire comme je l'entends souvent qu'une femme voilée nous impose sa religion, n'a pas de sens. Ou alors il faut considérer qu'il suffit d'avoir une apparence physique pour faire acte d'imposition. Elle m'impose sa religion avec son voile, mais moi, je lui impose mon statut cadre avec mon costard cravate ou mon statut de cégétiste avec mon badge et mes moustaches. Comme dit BeeBee, il y a réciprocité.



Puisque, dans ta "Mise à jour 3", tu veux clarifier, je la recite et y réponds :

"Ce que je dis, c'est que la religion doit se cantonner à la sphère religieuse stricto sensu (les relations personnelles entre humains et dieu(x)), et n'a aucune légitimité pour prescrire ou imposer quoi que ce soit à qui que ce soit.



Des arguments comme «c'est la vérité absolue parce c'est écrit dans la Bible, le Coran, ou Escoffier» ou «c'est la volonté de Dieu» n'ont AUCUNE VALEUR."



Il y a trois points distincts dans ce que tu écris. Les deux derniers commençant par "La religion n'a aucune légitimité..." et "Des arguments comme ..." sont tout à fait clairs et j'y adhère.

Le premier ("la religion doit se cantonner etc...") peut s'interpréter de multiples façons et dans sa formulation, n'a aucun rapport avec les points suivants que je ne conteste pas. Le problème de la volonté que traduit le premier point c'est : "comment la mettre en oeuvre en pratique sans toucher aux principes de notre démocratie, aux droits de l'homme si tu préfères ?"

Autant il est possible de promulguer des lois qui interdisent de contraindre autrui à des pratiques qu'il refuse, autant il serait anticonstitutionnel d'interdire de les appliquer à soi-même. Cela reviendrait en effet à vouloir contraindre autrui (le pratiquant cette fois) à des "anti-pratiques" qu'il refuse. L'Etat se comporterait alors comme celui qu'il condamne, pour fixer les idées, comme le barbu qui impose à sa fille de porter le voile.

D'autre part il faut que tu admettes une chose : proclamer sa foi, l'affirmer , l'afficher n'est pas l'imposer. Sinon, ce que nous faisons l'un comme l'autre (l'affirmation de nos opinions) passerait aussi pour une "imposition".

Dernier élément : considérer la religion comme un domaine à part justifiant pour tout un tas de raisons, la promulgation d'interdits, serait totalement contraire à l'esprit de la loi de 1905, qui veut que la religion soit considérée comme une association comme une autre. Autrement dit, que, comme ton idole Sarko, elle n'a pas plus de droits mais également pas moins de droits que les autres.
Nora
2016-03-11 00:13:27 UTC
une religion est une chose et faire du mal est autre chose ,tout individu normal sait différencié entre faire du bien ou bien faire du mal!
2016-03-10 22:02:14 UTC
La radicalisation,le fanatisme et même le fondamentalisme ne concernent pas QUE la religion. Toutes les opinions, y compris l'athéisme, peuvent en être affectés.



La loi de 1905 protège le libre exercice PUBLIC des cultes sauf trouble à l'ordre public. Il n'a jamais été question de réduire cet exercice à une "sphère privée" toujours plus réduite quand le corps de l'adepte et la façon dont il l’habille devient un objet politique.



C'est la DUDH qui préserve la liberté de conscience ; elle est totale. La liberté d'expression est aussi limitée par la diffamation et le trouble à l'ordre public.



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Des "prières de rue" ont toujours existé. Soit elles sont consacrées par "la tradition" et si cette tradition les a correctement conservées,on en fait un argument touristique (par exemple :les grands pardons en Bretagne), soit elles sont soumises à autorisation préalable (comme la fête de hanoukah à Paris, les chemins de croix de Lustiger de Notre Dame au Sacré Coeur)



Les chemins de croix de Lustiger avaient un contenu très politique. LeJoyeux (traduction de son nom) combattait par là le courant progressiste post-conciliaire dans l'église catholique romaine. Le Sacré Coeur fut bâti comme église expiatoire "des crimes de la Commune". La chose était d'autant plus évidente chez les "catholiques de gauche" (où gauche représente à la fois un courant théologique et un engagement politique de ces croyants) que LeJoyeux inquiétait sans entrave tous les curés parisiens exerçant dans les paroisses expérimentales mises en place par le Cardinal Marty, un archevêque "progressiste" qui avait participé à Vatican II.



l'Etat ne s'est jamais inquiété de cette lutte de tendance où le courant réactionnaire a gagné. Saint Nicolas du Chardonnet est toujours occupé, depuis 1977, par le courant néo-nazi du catholicisme en dépit des décisions judiciaires qui rendent le lieu à ses légitimes dédicataires. Les extrémistes catholiques sont prets à mourir pour défendre leur occupation indue et l’état n'a pas voulu leur fournir des "martyrs". Lustiger fut élu à l'Académie Française.

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La liberté religieuse est tout aussi entière pour les musulmans quelle que soit leur tendance théologique. L'Etat distingue les activistes islamistes des musulmans parce q'il en a une longue habitude donc une bonne connaissance. Il distingue parmi les musulmans : le wahhabite, le salafiste quiétiste, le salafiste jihadiste (souvent fiché S), le croyant ordinaire conservateur, le croyant progressiste issu de la théologie "réformée" de Abduh ou de Arkoun.



Le grand public chauffé par la crise et les populismes, fait moins facilement ces distinctions. Il met tout ça dans le même sac et traite de naïf ou d'idiot utile quiconque sait les faire et les dire.



Le Jihad, dans sa vulgarisation médiatique contemporaine, est une "opinion religieuse". Au contraire,dans les milieux "savants" ce n'est pas une "opinion religieuse" mais l'expression d'un nihilisme révolutionnaire

http://www.laviedesidees.fr/Les-racines-de-l-Etat-islamique.html



Les révolutions comme les réformes ne sont pas obligatoirement "progressistes" (par exemple, le projet de loi Travail est une vraie réforme parfaitement régressive et réactionnaire ; son ultra- libéralisme pourrait la faire qualifier de "fondamentaliste" parce quelle reprend les fondamentaux de Thatcher et Reagan en 1974)



Les milieux savants disent que l'expérience est une lanterne qui éclaire le passé et qu'il est bon de considérer l'islam "en longue durée" au lieu de croire ce que disent les islamistes à savoir qu'il n'y a rien entre un fantasmatique "islam des origines" qui serait contenu dans la virgule du Coran et une instrumentalisation de l'histoire du premier Moyen Age et notre contemporain.



Ma conclusion est celle de Beebee : "ça m'inquiète un peu les gens qui se sentent systématiquement menacés par la liberté des autres, pour peu que cela touche un domaine qu'ils ont en horreur. Tu as ça en commun avec les pires bigots qui déplorent eux aussi des moeurs "imposées".
Néné Bibliothécaire anthropoïde
2016-03-11 04:33:45 UTC
La Liberté religieuse se base sur un principe inscrit dans la déclaration des droits de l'homme qui sert de base à la constitution française, la liberté de conscience !Il existe également une loi dites de séparation des églises et de l'Etat !

L'Etat ne reconnait aucune religion mais protège tous les citoyens sans conditions de pratique religieuse !

Mais tous citoyens français est soumis aux lois françaises ! Or la radicalisation peut^entrainer des rupture avec la Loi et donc en cela est réprimé !

Le fondamentalisme est plus d'ordre "moral" que le fait d'une loi "laïc" et donc n'est pas encadré par cette dernière ! Toutefois si au nom de la religion on enfreint la loi ou on ne respecte pas les principes de la constitution on risque une "répression" légale !

Concernant les manifestations religieuses dans la rue, la loi a réglé le problème ! En effet, le culte catholique pouvait impliqué des procession sur l'espace publique, et celle-ci sont autorisé mais sous condition d'autorisation de la mairie ou de la préfecture !

En effet, l'usage de l'espace publique est aussi réglementé par la loi ou par des lois communales !

Mais attention la loi de 1905 n'a pas laïcisé l'espace publique ! Cet espace est partagé par tous sans conditions !

Votre réflexion reste au niveau du ressenti et du sentiment ! Votre discours en réalité va vers la stigmatisation d'un groupe particulier ! En cela vous faites le jeux des fondamentalistes et des xénophobe !

)

@Toto concernant l'exercice du culte en "extérieur" voici l'article de la loi de 1905 :

Article 27 En savoir plus sur cet article...

Modifié par Loi n° 96-142 du 21 février 1996 (V)

Les cérémonies, processions et autres manifestations extérieures d'un culte, sont réglées en conformité de l'article L2212-2 du code général des collectivités territoriales.

Les sonneries des cloches seront réglées par arrêté municipal, et, en cas de désaccord entre le maire et le président ou directeur de l'association cultuelle, par arrêté préfectoral.

Le décret en Conseil d'Etat prévu par l'article 43 de la présente loi déterminera les conditions et les cas dans lesquels les sonneries civiles pourront avoir lieu.

@Toto : soit vous êtes sourd soit vous êtes un provocateur d'extrême droite qui ne vise qu'à attiser les haines !

Je vous un "rappel de la loi" ! :



La loi de 1905 dans son article 1er reconnaît la liberté religieuse : La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées ci-après dans l’intérêt de l’ordre public. Elle prolonge ainsi l’article 10 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 qui consacre la liberté d’opinion, même religieuse.
XIxi de Retour
2016-03-10 13:54:54 UTC
Cela dépend du pays oû tu habites.

Mais les pays occidentaux, la réponse est non..non et non ........par contre il y a tellement de naifs et d'idiots utiles ...que c' est à la limite de l' aveuglement volontaire.



@@au début des années 1930, beaucoup disaient que Hitler ne mettrait jamais en application ses ''idées'' exprimées dans Mein kampf...''qu' il ne fallait pas se sentir systématiquement menacé''....On a vu ce que cela a donné.


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