Question:
"Aucune bête n'est si féroce..."?
beralem
2008-04-15 03:36:33 UTC
Dans sa pièce Richard III (Acte I, Scène II), Shakespeare fait se tenir le dialogue suivant :

Lady Anne : "[...] Aucune bête n'est si féroce qu'elle ne connaisse quelque trace de pitié."

Gloucester : "Néanmoins, je ne la connais pas et ne suis donc pas une bête."

Lady Anne : "Ô merveille lorsque le diable dit la vérité !"


Quel est le sens caché de ce dialogue ?

La question a évidemment trait à la spiritualité.
Sept réponses:
BrainBreaker
2008-04-15 04:44:50 UTC
Je n’ai pas eu le privilège de lire cette pièce de Shakespeare, néanmoins je me permettrai de donner ici mon point de vue :



- Lady Anne semble parler de la pitié chez l’être humain, donc de la compassion, en utilisant de la métaphore de la Bête qui pourtant à bien des égards connaît la pitié (conclusion tirée de l’observation du monde animal vivant en société ou les marques d’affection et de « pitié » peuvent aisément être relevés). Pour Lady Anne cette règle s’applique aussi à l’Homme même dans ses manifestations les plus agressives (le côté « bestial » de l’Homme).

- Par contre Gloucester a fait une interprétation tout à fait littéraliste de la phrase de Lady Anne, ce qui lui fait dire que du moment que la Bête connaît la pitié et que lui n’en connaît donc il n’est pas une Bête ! Pour Gloucester le fait d’être privé de pitié ne rend pas l’homme une Bête.

- La conclusion qui se trouve dans la dernière phrase de Lady Anne est que lorsque l’Homme perd la pitié il devient ni Homme ni une Bête mais un être que l’on peut faire ressembler à la Bête mais qui devient en deçà du statut de la Bête, peut être le Diable personnifié !
anonymous
2008-04-15 10:42:14 UTC
C'est très profond...

L'homme est-il pire qu'une bête ?

Ou ce qui fait que l'homme est différent des autres bêtes, c'est le Diable ?



Une chose est sûre : dans la nature, de toutes les créatures, c'est de loin l'homme la plus dangereuse. J'en sais quelque chose.
Yahyâ يحيى
2008-04-15 11:09:53 UTC
Bonjour.



Lady Anne dit que même la bête la plus féroce connaît la pitié. Gloucester répond qu'il ne connaît pas la pitié donc il n'est pas ue bête.

Mais ce qui n'est pas précisé c'est dans quelle mesure Gloucester échappe au statut de la bête : par en haut ou par en bas ? Est-il au-delà de la bestialité ou en deçà ?



Il n'est pas possible qu'il soit au-delà, puisque la formule de Lady Anne laisse entendre que la pitié de la bête est le plus bas degré de la pitié. Donc ce qui est au-delà de la bête doit avoir une pitié plus grande... ou du moins en être capable.

Gloucester est donc en deçà même du statut de la bête puisqu'aucune pitié ne l'atteint. C'est là la place du diable, le diable étant privation de la dernière trace de bien.



Mais une autre interprétation pourrait placer Gloucester au-dessus de la bête, au niveau de l'homme. En fait Lady Anne entend la chose selon la première interprétation, alors que Gloucester feint de comprendre l'interprétation inverse : si je n'éprouve pas de pitié, alors je ne suis pas une bête mais bien un homme, l'homme étant le seul animal pouvant recevoir le diable.



Mais j'attends avec impatience votre propre interprétation cher @beralem.
denismaurice
2008-04-16 04:44:45 UTC
A mon avis, certains hommes, peuvent descendre plus bas, que le règne animal !

Car, seul l'homme est capable de faire des choses, que même nos amis les animaux, ne font jamais !

Mais, dans tout être une étincelle d'amour existe, même très minime soit elle, il ne tient qu'a eux simplement, de savoir la faire grandir volontairement !

Certains en prennent conscience, d'autres pas ?
Ilan_Alain
2008-04-15 10:50:19 UTC
Certains vont te trouver de la spiritualité même dans le papier toilettes !!!

Gloucester ne se considère pas comme un bête malgré qu'il n'éprouve pas de pitié.

Et un homme qu'on ne comprend pas est souvent traité de "diable d'homme" dans le sens de démon, de bête, mais sans connotation religieuse obligatoire !
yveshenri
2008-04-15 10:51:16 UTC
Les philosophes athées sont plutot gentils...non?

Petit message pour "isseng07": le roi David, chouchou du dieu des juifs, des chrétiens et des musulmans, faisaient étouffer les habitants des villages conquis dans des fours à briques!!! ou alors, il les tuait avec des scies et des haches en fer (2 Samuel XII, 31)!!! Tu peux aussi lire les exploits de Josué!

Qui parle de férocité?
isseng07
2008-04-15 10:41:28 UTC
elle a trait à la spiritualité mais tu ne cite aucun écrivain biblique! c'est la référence suprême !


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