הררי Djabali جبلي reloaded revenu de la mort
2014-01-30 10:54:46 UTC
Dans l'Égypte ancienne, la destinée post-mortem telle qu'elle est décrite à l'époque des Textes des pyramides (XXIVe siècle avant notre ère) montre que le roi ET LUI SEUL a accès à une vie après la mort par la maîtrise des rites. Les gens du commun devaient avoir accès à ce à quoi le roi voulait justement échapper : le monde de la mort. C'est-à-dire un monde d'obscurité, sans chaleur, sans action.
Au XXIe siècle avant notre ère, le Dialogue d’un homme avec son Ba (une des composantes immatérielle de l'être humain) décrit la mort de la même manière : séparation, rupture et renversement de tout ce qui fait la vie.
Au début du XVIIIe siècle avant notre ère, la Tavernière dit à Gilgamesh de jouir de la vie, car dans la mort il ne reste absolument rien de tout cela (le propos est peut-être plus ancien, l'époque de la mise par écrit des légendes sumériennes de Gilgamesh, aux environs du XXIVe siècle avant notre ère)
Les chants de harpiste, un genre extrêmement célèbre de la littérature égyptienne qui fleurira jusqu'à la fin de l'époque ramesside et dont le prototype est probablement le chant d’Antef le prototype (XVIIe/XVIe), ne dit pas autre chose : « nul ne revient de là-bas, pour dire ce qui leur est arrivé et parler de leurs besoins, pour tranquilliser notre coeur jusqu'à ce que nous parvenions là où ils sont allés. Sois heureux et n'y pense pas ! Il est bon pour toi de suivre ton coeur tant que tu existe. »
La description la plus intéressante se trouve dans le Livre des morts. C'est Osiris qui parle : « Ô Atoum, comment se fait-il que je dois m'en aller dans un désert sans eau, sans air, très profond, très obscur, absolument illimité ? »
Le shéol juif et les enfers grecs ne sont pas autre chose que l'héritage de cette vision de la mort : tout simplement un monde privé de la vie ! Il ne s'y passe rien parce que les gens sont morts ! Et même dans une culture qui a autant construit autour de l'idée d'immortalité que l'Égypte, on se pose rapidement la question de la validité de cette survie post-mortem.
Il faudra tout l'intégrisme des monothéismes chrétiens et musulmans pour venir nous pomper l'air avec ces histoires de paradis et d'enfer.
PS : Pour ceux qui sont incapables de comprendre ce que j'ai écrit, épargnez-moi les plaintes ridicules sur la longueur de mon propos. Retournez donc vous occuper de votre page facebook...