Question:
Le plaisir s'oppose t'il à la spiritualité, la religion ?
Chut!Je me concentre !
2008-03-06 00:20:00 UTC
par exemple, dans la religion chrétienne, pour se rapprocher de Dieu on s'éloigne des plaisirs du monde, c'est l'exemple des ordres monastiques et on ne fait pas souvent bombance:-)

bonne journée à tous
Dix-sept réponses:
anonymous
2008-03-06 00:31:23 UTC
La lia la la li! Une question pour moi!



Absolument pas! Le plaisir peut-être parfaitement spirituel! Je ne reparlerait pas des orgies grecs ou du tantrisme, sans oublier le shintoïsme qui fait une large part au plaisir...



En fait, il ne doit y avoir que ces monothéismes pour autant brider le plaisir, et je ne parle pas que de plaisirs sexuels! Le plaisir de tous les sens, et de l'âme (via le savoir et la connaissance) sont très importants et permettent un total épanouissement spirituel, là où la privation entraine bien souvent à l'inverse un appauvrissement spirituel. Où est la spiritualité dans la vie 'automate des moines, réglés comme un coucou suisse?



EDIT :

Je ne te répondrais pas entièrement, mais demande toi quel est la différence entre celui qui médite et qui ne fait rien
Psyphilo
2008-03-06 11:37:14 UTC
Si nous restons dans le schéma de la dualité : spiritualité ou spiritualité religieuse/plaisir, nous sommes face au désir dans un dilemme cruel : faut-il, pour faire naître un vrai contentement qui fait que l’âme ne ressente plus aucun vide, supprimer tous les désirs ou bien satisfaire tous les désirs ?



La privation ascétique, si elle n'est que contrainte, ne délivre pas de satisfaction. Elle dessèche la vie, elle éteint la vitalité. Cependant, il faut aussi reconnaître la beauté de l'austérité et ne pas la réduire à une simple mortification.



La recherche débridée de la satisfaction de tous les désirs ne donnent pas de vrai contentement, parce qu'elle détruit, parce qu'elle engendre de l'insatisfaction, précipite le dégoût et l'ennui.



Ce qu’il convient d’apprécier, c’est le fruit que cherche tout désir, cette quête d'un contentement de soi, une plénitude du Soi qui ne laisse aucun vide. La plénitude appartient-elle réellement à l'objet du désir? Et si elle n'y était pas? Si nous pouvions considérer avec attention ce qu’est la Plénitude de la conscience peut-être trouverions nous alors qu’elle n’est pas si loin de nous que le mirage des désirs nous le fait croire.



Ce dont nous avons un tel besoin, n’est-ce pas d’abord d’être ? Que veut dire être et être pleinement ? Le sentiment d’être n'est il pas indépendant du cours tumultueux du désir ? N'est-ce pas le la plénitude du sentiment d'être qui justement permet de maîtriser nos désirs?



L’homme modéré est celui qui apprend à être prudent, en restant équanime devant toutes choses.



C’est cette égalité qui assure la paix de l’âme devant le cours des choses, si bien que le contentement n’est plus le résultat d’une ascèse du désir.

Il est sur le chemin de la réalisation du désir, mais d’un désir qui a été éduqué par le sens exact de l’acceptation de la réalité. Le contentement vrai précède le désir.



Le sage sait désirer, mais connaît la patience du temps, il sait qu’il peut ne pas être affecté par le vent de la fortune. Il sait désirer, tout en prenant les choses telles qu’elles sont. Nous n'avons pas de prise sur le fruit de l'action, mais seulement sur l'action elle-même.



Du coup, il s’installe peu à peu dans le détachement en cessant de s’identifier complètement au désir.



Dans l'Unité.



Bonne journée à tous !!!
Saskya
2008-03-06 08:25:21 UTC
tous les chemins, même les plus érotiques peuvent mener à la spiritualité. Même lorsque l'on renonce aux plaisirs terrestres pour se rapprocher de Dieu, on atteint une jouissance mystique qui traverse le corps. Pour moi, au-delà de la discipline qu'implique une quète spirituelle, le mysticisme reste une histoire de corps. Il faut avoir médité une fois pour saisir que le souffle peut devenir un flot de plaisir qui vous traverse.



Bisou!
Audelia
2008-03-07 11:34:59 UTC
non le plaisir ne s'oppose pas à la vraie religion loin de là , bien compris il n' est qu'un atome de la grande félicité... moi aujourd'hui je me suis plongée entre autre dans le Manteq el Tayr de Attâr :





(...)Le Très Haut est ce vaste océan,

le paradis des délices terrestres n’en est qu’une petite goutte.

Celui qui possède l’océan, en possède la goutte, tout ce qui n’est pas cet océan est folie.



Lorsque tu peux avoir l’océan, pourquoi irais-tu rechercher une goutte de la rosée nocturne ?

Celui qui participe aux secrets du soleil pourra-t-il s’arrêter à un atome de poussière ?



Celui qui est le tout a-t-il affaire avec la partie ?

L’âme a-t-elle besoin des membres du corps ?



Si tu es un homme parfait, considère le tout, recherche le tout, sois le tout, choisis le tout. "



merci pour cette question ....





@Messiercinquanteun:

bonsoir ! je pense que ce sont les membres du corps qui ont besoin de l'âme ....sans elle que feront-ils ?!?....bises amicales



Euh oui j'ai supprimé une réponse ! loool plonger a la suite d'Eros !!! mais non je ne le ferais pas je prefere rester à l'ombre ou au sec , avec Thanatos .....amitiés
Anthéos
2008-03-06 18:09:48 UTC
La joie dans l'existence des choses pour elles mêmes est un plaisir entier ;-)
Vénus
2008-03-06 11:51:47 UTC
Bien que de confession catholique, je constate que l'église est très éloignée des vrais rituels qui permettent de se reconnecter à Dieu. Les paroles de Jésus qui devaient libérer l'humain ont été réinterpréter dans l'intérêt de quelques uns et pour emprisonner le plus grand nombre...

Quand deux êtres sincèrement amoureux l'un de l'autre, et dans un amour inconditionnel, font l'amour peuvent voir le visage de Dieu ou s'en approcher de très près au niveau des énergies qu'ils dégagent.

Hé oui c'est aussi dans l'acte amoureux qu'on peut être le plus proche de Dieu mais bien sûr à la seule condition que l'amour que les intéressés ont l'un pour l'autre soit profond, sincère et inconditionnel.

Bref la spiritualité n'exclut pas le plaisir à mon sens, du moment que le plaisir n'est pas recherché dans le but de causer volontairement de la souffrance à une autre personne.

Plaisir aussi mais sans y être dépendant est essentiel pour garder sa liberté personnelle.
Taiji
2008-03-06 10:09:56 UTC
Comme souvent, il n'y a pas qu'une seule réponse à ce genre de question, et le débat en lui-même, c'est ce qui est intéressant.

Dans la religion chrétienne, c'est vrai, on s'éloigne des plaisirs du monde. En même temps, on accède à une joie qui est qualifiée d"ineffable et glorieuse". Ce n'est pas mon but ici de juger si cette joie fait réellement partie de l'expérience des chrétiens ou pas, et de toute façon, cela dépend beaucoup de leur façon de vivre leur foi - cette joie découle de la vie éternelle, qui n'est pas l'accession à l'immortalité mais une nouvelle nature reçue par le croyant et qui est en quelque sorte divine, et donc spirituelle au sens chrétien du terme, c'est à dire, en relation avec le Saint Esprit - cette notion de spiritualité n'est pas la même que celle à laquelle on fait référence lorsqu'on parle de spiritualité de manière générale, à mon avis.

La spirtualité au sens plus général, définité les expériences qui nous détachent de l'état purement animal. Je crois que l'amour, le plaisir, l'humour, les mathématiques, la philosophie sont différentes façons de vivre la spiritualité.



Je suis attiré par le rayonnement de certaines personalités qui vivent des vies de dévouement aux autres, de dénuement volontaire et d'austérité certaine, et je me pose la question : le plaisir fait-il le bonheur ? Y contribue-t-il ?

Le plaisir est-il bon en soi ? Et de quelle sorte de plaisir parle-t-on ?

Certaines lectures me bouleversent, et c'est en particulier le cas du roman que je lis maintenant, comme tout le monde finira par le savoir. Le personnage principal de ce roman aime la musique de Bach. Le livre est d'ailleurs construit comme une partita de Bach. L'amour de la musique est d'ordre méditatif, et ce que notre Saskya (je l'ai placé moi aussi !) dit, je le vis en écoutant la musique de Bach. Je ne peux pas qualifier l'émoi qui résulte de l'écoute de la musique autrement que de plaisir. Et c'est un plaisir qui est profondément charnel et spirituel, il n'y a pas de distinction dans ce cas. Ce qui me bouleverse, c'est de voir qu'un personnage odieux fonctionne intellectuellement et spirituellement comme moi-même. L'amour de la musique est-il donc un mauvais plaisir ? Et la spiritualité elle-même n'est-elle pas la condition nécessaire à toutes les horreurs que l'histoire de l'homme a produite depuis qu'il s'est détaché de l'état animal ?

Voila, cela n'a pas grand-chose avoir avec la question, c'était simplement un courant de pensée qui me traversait ...
GEORGES S A COEUR OUVERT
2008-03-06 08:42:03 UTC
Pour moi tous ces opposants aux plaisirs quelqu'ils soient sont des menteurs car c'est les premier a tirer profit des plaisirs et a faire ce qu'ils déconseillent aux autres .
Isis
2008-03-06 08:41:55 UTC
Il est vrai que certaines religions suggèrent un détachement des plaisirs terrestres pour élever l'âme. C'est ce qui est demandé aux prêtres et aux moines bouddhistes par exemple.

Mais pour les gens qui n'ont pas vocation de prêtrise, nous sommes des êtres de chair et il est bien admis aujourd'hui que l'on peut élever notre esprit tout en cultivant les plaisirs que la vie nous propose, il ne faut pas être l'esclave de ses sens c'est tout, et cultiver l'amour de Dieu et de son prochain, la générosité et le partage.
Vulpes Zerda
2008-03-07 10:45:23 UTC
Non - Cependant certains aiment se disperser ce faisant ils s'affaiblissent, d'autres préfèrent se concentrer çà les renforcent ...

C'est ma Journée Khalil Gibrân alors : O me dit : "il te faut choisir entre les plaisirs de ce monde et la paix de l'autre monde". Je leurs dis : "j'ai choisi et les délices de ce monde et la paix de l'autre. car au fond de mon coeur je sais que le Poète suprême n'a écrit qu'un seul poème, dont le rythme est aussi parfait que la rime" (Le Sable et l'Écume).



De mon côté, je pense que la recherche tous azimuts de tous les plaisirs n'est pas un but, en tous cas je n'en ai pas fait un but. J'essaie de me satisfaire et de goûter dans la joie de que je reçois, donne, vois, entend, comprend, goûte, touche dans tout ce qui nourrit mon corps et mon âme en cherchant un équilibre pour en profiter au mieux, car je ne trouve pas de satisfaction réelle dans l'excès et je sais bien qu'il y a une différence entre sentir la chaleur des rayons du Soleil et être consumé par lui je suis donc l'attente d'une extase plus grande encore ...
?
2008-03-06 17:09:59 UTC
A mon avis,la spiritualité nous offre davantage la possibilité de prendre conscience de notre plaisir ,est de plus reste une ouverture d'esprit à toutes formes de plaisir quelqu'il soit!! tous les plaisirs que la vie quotidienne nous offre...

Pour la religion propre et obtue,quand j'étais petite fille,j'ai des souvenirs de plaisirs=pêchés!

Aujourd'hui,ça évolué tout de même,même si il y a tjs une forme de culpabilité surtout si on se perd dans le plaisir... et pourtant qu'est-ce que c'est bon....

Je sais de quoi je parle,j'ai mis le temps à m'en défaire!

Suis-je hors sujet..??mdr!!
mousouf
2008-03-06 11:05:50 UTC
Quand on atteint un bon degré de spiritualité ,on sait apprécier les choses à leur juste valeur et on sait gouter les plaisirs qui en découlent.Cela car on aura bien connu la notion du beau dans tous les sens du terme !!

Le plaisir et la religion ne s'opposent pas ,elles se complètent !!
jinzato
2008-03-06 09:49:15 UTC
il fallait preciser que tu veux parler des plaisirs du monde mon ami.sache qu'en effet celui ki aime les plaisirs du monde ne peut pas voir Dieu.Dieu n'a rien a faire avec un tel individu.mais beaucoup de personnes parlent du plaisir sans savoir ce que c'est vraiment.si quelqu'un a deja goute a la joie de Dieu,celle de lui etre obeissant,d'entendre sa douce voix dans son coeur,de voir ses oeuvres,ses miracles,sa presence,je te le dis mon cher,il n'ya rien de de plus rejouissant au monde.moi j'ai connu les plaisir de ce monde,mais maintenant que je connais le Seigneur,j'ai enfin decouvert le veritable plaisir:g le trouve dans mon Dieu.je prend plaisir en lui.a cote de lui,ce que les gens appellent plaisirs n'est que du plomb face au diamant qu'est mon Sauveur!sois beni
sinksens
2008-03-06 08:45:52 UTC
Le plaisir physique n'est pas nécessairement en adéquation avec le plaisir intellectuel.

Pour les masochiste, par exemple, la douleur procure du plaisir.

Pour un religieux, si le commandement que tu suis pour accéder au paradis est la renonciation aux plaisirs, alors cette renonciation te provoquera une certaine jouissance, car tu croiras marcher vers le bonheur éternel.

Saisissant de voir comme une construction intellectuelle fait que l'absence de plaisir (voir le déplaisir), se transforme en jouissance. Parfois, ça va assez loin et tu tombes sur des gens complètement désamarrés, tout à fait hallucinés !



Par contre, fais attention de ne pas tomber dans ce piège :

spiritualité et religion ne sont pas synonymes :

C'est un leurre bien entretenu. Dans les émissions "spirituelles" de France 2, le Dimanche matin, par exemple, tu n'as que des interventions religieuse. Mais les religions sont des modèles de spiritualités parmi d'autres !

On en revient à cette vieille caricature des "pourceaux d'Epicure". Alors quoi, les athées n'auraient pas de spiritualité ?

Il faut être croyant pour être spirituel, pour se questionner sur son continent intérieur, sur notre rapport avec le monde, avec autrui ?



La religion (les "trois grands monothéismes, en tous cas) s'oppose aux plaisir terrestres, avec la promesse d'une accession au paradis, en récompense (il s'agit là, largement, me semble-t-il, d'une manière de prendre contrôle d'un individu en le désindividualisant, en lui interdisant les exaltations de ses sens propres).

Mais la spiritualité, c'est beaucoup plus personnel, elle ne s'oppose pas, par essence, au plaisir, tant qu'elle ne bascule pas dans un stoïcisme forcené. Il y a des spiritualités qui font de la place à l'individu et au plaisir, heureusement !



Salut





@Isis fier membre du CDD :

C'est un fait évident : aujourd'hui les fidèles mettent beaucoup d'eau dans le vin de messe, et ne considère plus la religion que comme une béquille, ou une vague tradition ... Mais regarde, et écoute les discours des leaders religieux, juifs, chrétiens, ou musulmans ... Vois l'énergie déployée pour frapper et stopper ces "dérives pécheresses" que sont les tendances des sociétés à revendiquer l'accès aux plaisirs !

Les fidèles sont faits de chaire, mais les religions, par la voix de leurs dirigeants, n'ont pas évolué d'un pouce sur la question de l'épanouissement individuel, et le respect de l'individu ! Une opposition toujours farouche au plaisir ...
Grain De Sable
2008-03-06 08:44:32 UTC
La recherche du plaisir ou Hédonisme, la fuite du déplaisir ou Epicurisme ou plus généralement, la recherche du bonheur ou Eudémonisme me semblent être des quêtes spirituelles immanentes fort sensées.



Rien à voir avec la recherche de Dieu, de l'arrière monde ou pulsion mortifère...
Sophie
2008-03-10 09:07:10 UTC
Eh bien !

Quelles réponses intéressantes !

Effectivement, tu vas avoir du mal à choisir !

Pour moi, le plaisir ne s'oppose pas spécialement à la spiritualité, car et cela a été dit, il y a une différence entre la spiritualité et la religion...

Je pense que la base de la spiritualité, c'est l'Amour, et le plaisir d'aimer et d'être aimé(e)... Je sais, ça paraît un peu bizarre comme réponse, mais c'est ce que je ressens !

On peut éprouver un immense plaisir dans la contemplation du monde, de l'art, d'un homme endormi... sans pour autant qu'il y ait un quelconque soupçon de sexualité...

On peut aussi éprouver un besoin de faire "retraite" en accomplissant un jeûne (repas, sexuel, etc...) pour se refaire une santé "spirituelle" dirais-je...

Je ne sais pas si je m'exprime bien, et j'ai vraiment l'impression d'être un peu "hors-sujet"...

Le plaisir peut être physique ou intellectuel, mais n'est-il pas supra-orgasmique lorsqu'il atteint de tels sommets que l'on se sent "en osmose" avec l'univers entier ? Quand l'âme et le corps sont en accord total et absolu ?

Un peu décousu, ma réponse, je suis désolée

A bientôt, messier et bisous !
Françoise B
2008-03-06 09:18:22 UTC
A mon avis,il ne s'y oppose pas s'il ne s'agit pas d'une recherche exagérée du plaisir.Il peut même en être une source,si tu sais apprécier les plaisirs simples de la vie.

Les gens qui entrent dans les ordres monastiques renoncent aux plaisirs du monde,mais leur méditation,leurs prières,leur offrent une autre forme de plaisir.Leurs privations leur permettent d'ailleurs d'apprécier plus les petites choses qui leur sont nécessaires,ou,parfois autorisées à petites doses.

Les moines trappistes fabriquent une bière excellente: ils doivent bien en boire une gorgée de temps en temps,et la savourer. En remerciant Dieu de leur avoir donné ce qui est devenu pour eux un don de Dieu,ils se retrouvent dans une démarche spirituelle.


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