anonymous
2010-04-13 00:22:06 UTC
Il est question de plus en plus, dans les milieux progressistes (il en reste) du Vatican, d'étendre dans un souci d'œcuménisme la canonisation à des saints qui n'appartenaient pas forcément, de leur vivant, à l'Église catholique. On pense évidemment au pasteur Martin Luther King, qui est déjà virtuellement canonisé chez les protestants américains puisqu'un jour de fête chômée lui est consacré. Et il y a pas mal de moines et théologiens grecs ou russes qui sont officiellement saints chez les orthodoxes, et plus ou moins reconnus comme tels par l'Église catholique.
Or nombreux sont les théologiens chrétiens qui, depuis le VIIe siècle, ont établi que Mahomet n'était pas un païen mais un hérétique, et que l'islam - au moins à ses origines - n'est qu'une forme de christianisme réfutant la Trinité et en rupture avec le concile de Chalcédoine, mais pas moins chrétienne dans ses principes que les églises nestoriennes ou monophysites. Les récents travaux de Luxenberg sur les origines du coran (un lectionnaire syriaque) viennent confirmer cette analyse, qui était déjà développée par Saint Jean Damascène vers l'an 700.
Bref, loin d'être le damné fendu en deux pour avoir divisé les croyants que décrit Dante dans son Enfer, Mahomet aurait été l'évangélisateur des Arabes jusque là païens. Certes son enseignement n'était pas très catholique, mais le pauvre aurait fait avec les moyens du bord, n'ayant pour toute documentation qu'un lectionnaire (recueil d'histoires résumées tirées de la bible) syriaque, ne sachant même pas lire, et ne pouvant avoir de contacts qu'avec des juifs et des hérétiques, mais pas avec des orthodoxes. Au fond c'est l'intention qui compte.
On pourrait donc organiser son procès en canonisation. Les prédicateurs musulmans ont déjà bien déblayé le terrain pour balayer les objections par avance : tous ses actes répréhensibles (meurtres, viols, pillages) trouvaient leur justification dans le contexte de l'époque et les préjugés de la société dans laquelle il vivait. Après tout le roi Louis IX a bien fait la guerre lui aussi, persécuté les juifs et couvert des exécutions capitales : il est quand même devenu Saint Louis. Il y a donc un précédent. Si l'Avocat du Diable, pour s'opposer à sa canonisation, évoque les rapports sexuels qu'il aurait eus avec une enfant de 9 ans, on peut gager que ça va toussotter dans l'assistance, et qu'on va évacuer cette question vite fait.
Au fond tout ce qui manque c'est un miracle homologué. Mais le pauvre Saint Mahomet ne risque pas d'en faire si personne n'a pensé à lui en demander! Il suffirait que des bonnes sœurs atteintes d'un mal incurable commencent à le prier pour obtenir une guérison : s'il y en a une qui guérit de manière inexplicable, bingo !
Une fois qu'il sera béatifié, puis canonisé, la grande mosquée de Rome, la plus grande d'Europe, sera reconsacrée en Basilique Saint Mahomet. Ça fera quand même moins incongru dans le paysage. Il faudra trouver au nouveau saint une spécialité. La sécurité routière c'est déjà Saint Christophe, les objets perdus c'est pour Saint Antoine de Padoue, etc. Pour Saint Mahomet ce sera quoi ? Le saint patron des illettrés ? Je crois qu'il n'y en a pas...