Parlons-en de Matthieu 28:19 et 20, puisque Pensassa cite ce verset pour appuyer la Trinité. Nous lisons : " Enseignez toutes les nations et baptisez-les au nom du Père du Fils et du Saint Esprit. "
Trois entités sont cités dans ce verset (comme en Matthieu 3:16 ou 2Corinthiens 13:14). Le mot "nom", en Matthieu 28, désigne-t-il un nom personnel? Si oui, le nom du Père est YHWH, le nom du fils est Jésus et... quel est le nom de l'esprit saint? Il est clair que le mot “ nom ” ne désigne pas toujours un nom personnel. Lorsqu’on utilise en français des expressions comme “ au nom de la loi ” ou “ au nom du bon sens ”, on n’évoque pas une personne, mais on veut plutôt dire : ‘ En vertu de ce que représente la loi ou des pouvoirs qu’elle confère ’, ou : ‘ En invoquant ce que le bon sens signifie et requiert. ’ En grec, le mot traduit par “ nom ” (onoma) peut aussi avoir ce sens. C’est pourquoi A. Robertson (Word Pictures in the New Testament, 1930, vol. I, p. 245) fait ce commentaire à propos de Matthieu 28:19 : “ Cet emploi du terme ‘ nom ’ (onoma), courant dans la Septante et dans les papyrus, désigne la force ou l’autorité. ”
Par ailleurs, réfléchissez à ceci : Lit-on dans ces versets (Matthieu 28:19 ; Matthieu 3:16 et 2Corinthiens 13:14) que Dieu, le Christ et l’esprit saint constituent une Divinité trinitaire, qu’ils sont tous trois égaux en substance, en pouvoir et en éternité? Non, pas plus que le fait de nommer trois personnes à la suite n’implique qu’elles soient trois en une.
Dans leur Encyclopédie de littérature biblique, théologique et ecclésiastique (angl.), McClintock et Strong reconnaissent que ce type d’expressions “prouve seulement que les trois sujets sont cités, (...) mais il ne prouve pas, en soi, que tous trois aient nécessairement part à la nature divine et reçoivent de manière égale l’honneur divin”.
Bien que ses auteurs soient trinitaires, cet ouvrage dit concernant les éléments dont parle 2 Corinthiens 13:13 (14): “Nous ne pouvons légitimement inférer qu’ils possédaient une égale autorité, ou la même nature.” Il ajoute à propos de Matthieu 28:18-20: “Néanmoins, ce seul texte n’établit pas d’une manière décisive la personnalité des trois sujets en question, ni leur égalité ou leur divinité.”
Le récit qui relate le baptême de Jésus parle également de Dieu et de l’esprit saint. Jésus “vit l’esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui”. (Matthieu 3:16.) Mais ce passage ne dit pas que les trois sont un.
S'il suffisait de citer trois entités à la suite pour affirmer qu'elles appartiennent à la même divinité, qu'elles sont rigoureusement égales et coéternelles, on pourrait tous aussi bien affirmer que l'Etre divin se compose de Dieu, du Christ et des anges (Marc 13:32; 1Timothée 5:21). Abraham, Isaac et Jacob sont cités ensemble de très nombreuses fois (Deutéronome 1:8; Exode 3:6; Actes 7:32); de même Pierre, Jacques et Jean (Luc 8:51; 9:28; Marc 14:33), mais eux non plus ne sont pas un pour cela.
En clair, cet argument avancé par les trinitaires ne tient pas la route, lui non plus.
**************************************
Voici l'analyse de ce qu'est l'esprit saint, dans le Livre Etude perspicace des Ecritures. J'encourage chaleureusement FREEMASO… à étudier ce sujet attentivement.
La force agissante de Dieu, l’esprit saint. Dans la grande majorité des cas, rouah et pneuma (traduit par esprit)désignent l’esprit de Dieu, sa force agissante, son esprit saint.
Pas une personne. Ce n’est pas avant le IVe siècle de n. è. que l’Église adopta comme dogme officiel l’enseignement selon lequel l’esprit saint était une personne et une partie de la “ Divinité ”. Les “ Pères ” de l’Église primitive n’enseignaient pas cela. Ainsi, au IIe siècle, Justin définissait l’esprit saint comme une ‘ influence ou un mode d’opération de la Divinité ’. De même, Hippolyte n’attribuait aucune personnalité à l’esprit saint. Les Écritures elles-mêmes s’accordent à montrer que l’esprit saint de Dieu n’est pas une personne, mais la force agissante par laquelle Dieu accomplit ses desseins et exécute sa volonté.
Il faut tout d’abord remarquer que les mots “ dans le ciel : le Père, le Verbe et l’Esprit ; et ces trois sont un ” (AC), qu’on trouve dans certaines versions anciennes en 1 Jean 5:7, constituent en fait une addition apocryphe au texte original. La Bible de Jérusalem, version catholique, précise dans une note que ces mots sont absents “ des mss [manuscrits] grecs anciens, des vieilles versions et des meilleurs mss de la Vulg[ate] ”. Un commentaire biblique (A Textual Commentary on the Greek New Testament, par Bruce Metzger, 1975, p. 716-718) retrace en détail l’historique de ce passage apocryphe. On y lit que ce passage se rencontre la première fois dans un traité du IVe siècle intitulé Liber Apologeticus, et qu’il figure dans des manuscrits des Écritures de la Vieille Latine et de la Vulgate, et cela à partir du VIe siècle. La majorité des traductions modernes, catholiques et protestantes, n’incluent pas cette phrase dans le texte en raison de sa nature apocryphe. — Ch ; Da ; Md ; PB ; S.
La personnification n’en fait pas une personne. Il est vrai que Jésus parla de l’esprit saint comme d’un “ assistant ” qui ‘ enseignerait ’, ‘ témoignerait ’, ‘ donnerait des preuves ’, ‘ guiderait ’, ‘ parlerait ’, ‘ entendrait ’ et ‘ recevrait ’. Ce faisant, selon le texte grec original, Jésus employa parfois le pronom personnel masculin à propos de cet “ assistant ” (paraclet) (voir Jn 14:16, 17, 26 ; 15:26 ; 16:7-15). Toutefois, il n’est pas rare que les Écritures personnifient ainsi quelque chose qui n’est pas réellement une personne. Par exemple, le livre des Proverbes (1:20-33 ; 8:1-36) personnifie la sagesse ; on trouve alors des formes pronominales au féminin dans l’hébreu original, suivi en cela par de nombreuses traductions françaises (Da ; Jé ; Os ; TOB). La sagesse est également personnifiée en Matthieu 11:19 et en Luc 7:35, où on lui attribue des “ œuvres ” et des “ enfants ”. L’apôtre Paul décrivit le péché, la mort et aussi la faveur imméritée comme autant de rois qui ‘ règnent ’. (Rm 5:14, 17, 21 ; 6:12.) Il dit que le péché ‘ trouve une occasion ’, ‘ produit de la convoitise ’, ‘ séduit ’ et ‘ tue ’. (Rm 7:8-11.) Pourtant, à l’évidence, Paul ne voulait pas dire que le péché est une personne.
Par conséquent, il en va de même avec ce que Jean retransmet des propos de Jésus relatifs à l’esprit saint : il faut considérer ses remarques dans leur contexte. Jésus personnifia l’esprit saint quand il en parla comme d’un “ assistant ” (en grec paraklêtos, substantif masculin). Il convenait donc que Jean emploie des pronoms personnels masculins lorsqu’il rapporte les paroles de Jésus relatives à l’esprit sous cet aspect d’“ assistant ”. En revanche, dans le même contexte, quand c’est du mot pneuma qu’il se sert, il emploie un pronom neutre à propos de l’esprit saint, puisque pneuma est du genre neutre. Par conséquent, l’emploi que fit Jean du pronom personnel masculin conjointement avec paraklêtos est un exemple de respect des règles grammaticales, et non l’expression d’une doctrine. — Jn 14:16, 17 ; 16:7, 8.
L’esprit saint n’est pas identifié comme le serait une personne. Dieu est un Esprit et il est saint ; et puisque tous ses anges fidèles sont des esprits et sont saints, il est évident que si “ l’esprit saint ” était une personne, on devrait logiquement trouver dans les Écritures un moyen de distinguer et d’identifier cette personne spirituelle par rapport à tous ces autres ‘ esprits saints ’. On s’attendrait, pour le moins, à le rencontrer accompagné de l’article défini dans tous les cas où il n’est pas appelé “ l’esprit saint de Dieu ” ni modifié par quelque expression similaire. Au moins, cela le ferait ressortir comme L’ Esprit Saint. Mais, au contraire, dans un grand nombre de cas, l’expression “ esprit saint ” est dépourvue d’article dans l’original grec, ce qui souligne encore son caractère impersonnel. — Voir Ac 6:3, 5 ; 7:55 ; 8:15, 17, 19 ; 9:17 ; 11:24 ; 13:9, 52 ; 19:2 ; Rm 9:1 ; 14:17 ; 15:13, 16, 19 ; 1Co 12:3 ; Hé 2:4 ; 6:4 ; 2P 1:21 ; Jude 20, dans Int ou dans d’autres traductions interlinéaires.
Baptisés en son “ nom ” ? Matthieu 28:19 parle du “ nom du Père et du Fils et de l’esprit saint ”. Le mot “ nom ” ne désigne pas toujours un nom personnel. Lorsqu’on utilise en français des expressions comme “ au nom de la loi ” ou “ au nom du bon sens ”, on n’évoque pas une personne, mais on veut plutôt dire : ‘ En vertu de ce que représente la loi ou des pouvoirs qu’elle confère ’, ou : ‘ En invoquant ce que le bon sens signifie et requiert. ’ En grec, le mot traduit par “ nom ” (onoma) peut aussi avoir ce sens. Ainsi, certaines versions (AS) traduisent littéralement le texte grec en Matthieu 10:41 et disent que celui qui “ reçoit un prophète au nom d’un prophète recevra une récompense de prophète ; et [que] celui qui reçoit un juste au nom d’un juste recevra une récompense de juste ”. Par contre, d’autres traductions mettent “ reçoit un prophète parce que c’est un prophète ” et “ reçoit un homme juste parce que c’est un homme juste ”, ou quelque chose d’équivalent (BFC ; Ch ; MN ; S). C’est pourquoi A. Robertson (Word Pictures in the New Testament, 1930, vol. I, p. 245) fait ce commentaire à propos de Matthieu 28:19 : “ Cet emploi du terme ‘ nom ’ (onoma), courant dans la Septante et dans les papyrus, désigne la force ou l’autorité. ” Par conséquent, se faire baptiser ‘ au nom de l’esprit saint ’, c’est reconnaître que cet esprit provient de Dieu et qu’il joue son rôle selon la volonté divine.
D’autres preuves de son caractère impersonnel. Un autre argument contre l’idée que l’esprit saint soit une personne est la façon dont on le trouve associé à d’autres choses impersonnelles, telles que l’eau et le feu (Mt 3:11 ; Mc 1:8) ; il est parlé également de chrétiens baptisés “ dans de l’esprit saint ”. (Ac 1:5 ; 11:16.) Certains sont exhortés à ‘ se remplir d’esprit ’ plutôt que de vin (Ép 5:18). On mentionne également des hommes “ pleins d’esprit ” et d’autres qualités telles que la sagesse, la foi (Ac 6:3, 5 ; 11:24) ou la joie (Ac 13:52) ; et, dans l’énumération de qualités semblables en 2 Corinthiens 6:6, on trouve, intercalé, “ de l’esprit saint ”. De telles expressions n’existeraient certainement pas si l’esprit saint était une personne divine. Certes, on dit que l’esprit saint ‘ atteste ’ ou ‘ témoigne ’ (Ac 5:32 ; 20:23), mais on peut remarquer en 1 Jean 5:6-8 une expression similaire au sujet de l’eau et du sang. Plusieurs textes indiquent que l’esprit ‘ atteste ’, ‘ parle ’ ou ‘ dit ’ certaines choses, mais il ressort d’autres passages qu’il ne le fit que par l’intermédiaire de différentes personnes, puisque par nature il est sans voix (voir Hé 3:7 ; 10:15-17 ; Ps 95:7 ; Jr 31:33, 34 ; Ac 19:2-6 ; 21:4 ; 28:25). On peut donc le comparer aux ondes radioélectriques qui transmettent un message de quelqu’un parlant dans un microphone et font que d’autres personnes entendent cette voix loin de là, et qui, en quelque sorte, ‘ parlent ’ ou ‘ disent ’ le message au moyen d’un haut-parleur. De même, par son esprit, Dieu communique ses messages et sa volonté à la pensée et au cœur de ses serviteurs terrestres qui, à leur tour, peuvent en faire part à d’autres encore.
L’esprit de Dieu diffère de sa “ puissance ”. Lorsqu’ils se rapportent à l’esprit saint de Dieu, rouah et pneuma désignent donc la force agissante invisible par laquelle Dieu accomplit son dessein et sa volonté. Cet esprit est “ saint ” parce qu’il provient de Lui et non d’une source terrestre, et parce que c’est “ l’esprit de sainteté ” exempt de toute corruption (Rm 1:4). Il ne s’agit pas de la “ puissance ” de Jéhovah, car ce mot français correspond mieux à d’autres mots dans les langues originales (héb. : koah ; gr. : dunamis). Rouah et pneuma sont employés en étroite relation, voire en parallèle, avec ces termes qui signifient “ puissance ”, ce qui montre qu’il existe un rapport naturel, mais aussi une différence certaine, entre ces mots (Ze 4:6 ; Lc 1:17, 35 ; Ac 10:38). Fondamentalement, la “ puissance ” est la capacité d’agir et de faire, capacité qui peut résider à l’état latent ou passif en quelqu’un ou en quelque chose. Par contre, le terme “ force ” désigne plus précisément une énergie à l’œuvre, qui s’exerce sur des personnes ou des choses ; on peut la définir comme “ une cause qui tend à provoquer un mouvement ou à le modifier ”. La “ puissance ” peut être comparée à l’énergie renfermée dans une pile, alors que la “ force ” correspondrait au courant électrique produit par la pile. Par conséquent, le mot “ force ” traduit plus exactement le sens des termes hébreu et grec qui désignent l’esprit de Dieu, et cette affirmation est étayée par un examen des Écritures.
Utilisé dans la création. Jéhovah Dieu créa l’univers matériel au moyen de son esprit ou force agissante. À propos des premières étapes de la formation de la planète Terre, le récit précise que “ la force agissante [ou : “ l’esprit ”, rouah] de Dieu se mouvait sur la surface des eaux ”. (Gn 1:2.) Psaume 33:6 dit : “ Par la parole de Jéhovah les cieux ont été faits, et par l’esprit de sa bouche toute leur armée. ” Dieu peut envoyer son esprit, tel un souffle puissant, accomplir une action même s’il n’a pas de contact corporel avec ce sur quoi il agit (voir Ex 15:8, 10). Puisque Dieu utilise son esprit comme un artisan se sert de la force de ses mains et de ses doigts pour produire quelque chose, on en parle aussi comme de sa “ main ” ou comme de ses “ doigts ”. — Voir Ps 8:3 ; 19:1 ; comparer Mt 12:28 avec Lc 11:20.
La science moderne dit que la matière est de l’énergie organisée, comme des paquets d’énergie, et reconnaît que la “ matière peut être transformée en énergie et l’énergie en matière ”. (The World Book Encyclopedia, 1987, vol. 13, p. 246.) Le peu que l’homme a jusqu’ici observé de l’univers immense avec ses télescopes ne donne qu’une faible idée de l’inépuisable source d’énergie qu’on trouve en Jéhovah Dieu. Aussi le prophète écrivit-il : “ Qui a pris les dimensions de l’esprit de Jéhovah ? ” — Is 40:12, 13, 25, 26.
À l’origine de la vie animée et des facultés procréatrices. Non seulement la création inanimée, mais aussi la création animée doit l’existence et la vie à l’opération de l’esprit de Jéhovah qui produisit les premières créatures vivantes par lesquelles toutes les créatures actuellement vivantes apparurent (voir Jb 33:4 ; voir plus loin sous l’intertitre “ Le souffle ; le souffle de vie ; la force vitale ”). Jéhovah utilisa son esprit saint pour ranimer les facultés procréatrices d’Abraham et de Sara, si bien qu’on put dire d’Isaac qu’il était “ né selon l’esprit ”. (Ga 4:28, 29.) Par son esprit, Jéhovah transféra également la vie de son Fils du ciel sur la terre, afin qu’il soit conçu dans la matrice de Marie, une vierge juive. — Mt 1:18, 20 ; Lc 1:35.
Jéhovah emploie son esprit en faveur de ses serviteurs. Une opération principale de l’esprit de Dieu est celle qui consiste à informer, à éclairer, à révéler des choses. C’est pourquoi David pouvait prier en ces termes : “ Enseigne-moi à faire ta volonté, car tu es mon Dieu. Ton esprit est bon ; qu’il me conduise dans le pays de la droiture. ” (Ps 143:10). Bien des années avant, Joseph avait, grâce à Dieu, donné l’interprétation des rêves prophétiques de Pharaon. Le dirigeant égyptien reconnut que l’esprit de Dieu opérait en Joseph (Gn 41:16, 25-39). Ce pouvoir éclairant de l’esprit est particulièrement remarquable dans le domaine prophétique. Comme le dit l’apôtre, la prophétie ne provenait pas de l’interprétation humaine de situations ou d’événements ; elle ne fut pas le résultat de quelque capacité innée des prophètes soit à expliquer le sens ou donner la signification des événements, soit à prédire l’avenir. Ces hommes furent plutôt “ portés par l’esprit saint ”, c’est-à-dire transportés, mus et guidés par la force agissante de Dieu (2P 1:20, 21 ; 2S 23:2 ; Ze 7:12 ; Lc 1:67 ; 2:25-35 ; Ac 1:16 ; 28:25 ; voir PROPHÈTE ; PROPHÉTIE). De même, toutes les Écritures inspirées furent ‘ inspirées de Dieu ’, ce qui traduit le grec théopneustos, littéralement ‘ soufflées par Dieu ’. (2Tm 3:16.) L’esprit opéra de différentes façons pour communiquer avec ces hommes et les guider, parfois en leur faisant contempler des visions ou des rêves (Éz 37:1 ; Yl 2:28, 29 ; Ré 4:1, 2 ; 17:3 ; 21:10), mais toujours en agissant sur leur pensée et leur cœur en vue de les pousser et de les guider dans le sens du dessein de Dieu. — Dn 7:1 ; Ac 16:9, 10 ; Ré 1:10, 11 ; voir INSPIRATION.
L’esprit de Dieu ne fait donc pas qu’apporter la révélation ou l’explication de la volonté divine ; il donne aussi aux serviteurs de Dieu la vigueur pour accomplir des actions conformes à cette volonté. Cet esprit est semblable à une force motrice qui les anime et les pousse ; c’est en ce sens que Marc dit que l’esprit “ fit ” aller Jésus dans le désert après son baptême (Mc 1:12 ; voir aussi Lc 4:1). Il peut être comme un “ feu ” au-dedans d’eux et les rendre “ brûlants ” de cette force (1Th 5:19 ; Ac 18:25 ; Rm 12:11), autrement dit ‘ bouillonner ’ en eux, ‘ faire monter ’ la pression en eux, pour les pousser à accomplir une certaine œuvre (voir Jb 32:8, 18-20 ; 2Tm 1:6, 7). Les serviteurs de Dieu reçoivent “ la puissance de l’esprit ”, ils reçoivent de la “ puissance, grâce à son esprit ”. (Lc 2:27 ; Ép 3:16 ; voir aussi Mi 3:8.) Cependant, il ne s’agit pas simplement d’une impulsion inconsciente et aveugle, car leur pensée et leur cœur sont touchés aussi, de sorte qu’ils peuvent collaborer intelligemment avec la force agissante qui leur est donnée. Ainsi, parlant de ceux qui dans la congrégation chrétienne avaient reçu le don de prophétie, l’apôtre pouvait dire que “ les dons de l’esprit des prophètes doivent être maîtrisés par les prophètes ”, afin que l’ordre règne. — 1Co 14:31-33.
Une diversité d’opérations. Tout comme l’électricité peut servir à réaliser une infinité de choses, de même l’esprit de Dieu sert à charger de mission et à rendre capables des humains pour effectuer une très grande variété de tâches (Is 48:16 ; 61:1-3). À propos des dons de l’esprit qui permettaient les miracles à son époque, Paul écrivit : “ Or il y a diversité de dons, mais il y a le même esprit ; il y a diversité de ministères, et pourtant il y a le même Seigneur ; il y a diversité d’opérations, et pourtant il y a le même Dieu qui accomplit toutes ces opérations en tous. Mais la manifestation de l’esprit est donnée à chacun à des fins utiles. ” — 1Co 12:4-7.
L’esprit peut doter des hommes de certaines qualités, les pourvoir des capacités voulues pour effectuer une œuvre ou pour remplir une fonction. Certes, Betsalel et Oholiab connaissaient sans doute leur métier avant que Dieu leur confie la fabrication du matériel destiné au tabernacle et la confection des vêtements sacerdotaux, mais l’esprit de Dieu les ‘ remplit de sagesse, d’intelligence et de connaissance ’ de façon que les ouvrages soient exécutés de la manière voulue. L’esprit aiguisa toute aptitude naturelle en eux et tout savoir acquis, et il les rendit capables de former d’autres personnes (Ex 31:1-11 ; 35:30-35). Plus tard, David reçut les plans architecturaux du temple par inspiration, c’est-à-dire par l’opération de l’esprit de Dieu, grâce à quoi il put entreprendre de grands préparatifs en vue de la construction. — 1Ch 28:12.
L’esprit de Dieu agit sur Moïse et par son intermédiaire, lui donnant de prophétiser et de faire des miracles, mais aussi de conduire la nation et de lui servir de juge, en quoi il préfigura le rôle futur de Jésus Christ (Is 63:11-13 ; Ac 3:20-23). Néanmoins, Moïse, homme imparfait, trouva lourde la charge de cette responsabilité, si bien que Dieu ‘ enleva une partie de l’esprit qui était sur lui et la mit sur 70 anciens ’ afin qu’ils l’aident à porter cette charge (Nb 11:11-17, 24-30). Pareillement, dès le jour où David fut oint par Samuel, l’esprit de Dieu commença à agir sur lui, en le guidant et en le préparant pour son futur rôle de roi. — 1S 16:13.
Successeur de Moïse, Josué devint “ plein de l’esprit de sagesse ”. Toutefois, cet esprit ne lui donna pas la capacité de prophétiser ou de faire des miracles autant que Moïse (Dt 34:9-12). Par contre, il le rendit capable de conduire Israël dans la conquête militaire du pays de Canaan. De façon comparable, l’esprit de Jéhovah “ enveloppa ” d’autres hommes, tels Othniel, Guidéôn, Yiphtah et Samson, les ‘ poussant ’ à combattre en faveur du peuple de Dieu. — Jg 3:9, 10 ; 6:34 ; 11:29 ; 13:24, 25 ; 14:5, 6, 19 ; 15:14.
L’esprit de Dieu stimula des hommes de sorte qu’ils proclamèrent son message véridique avec hardiesse et courage devant des opposants et au péril de leur vie. — Mi 3:8.
L’esprit de Dieu ‘ répandu ’ sur son peuple est signe de son approbation, et apporte des bénédictions et la prospérité. — Éz 39:29 ; Is 44:3, 4.
L’esprit juge et exécute le jugement. Par son esprit, Dieu rend ses jugements sur les hommes et les nations ; il fait également suivre ses sentences de la punition ou de la destruction (Is 30:27, 28 ; 59:18, 19). Dans ces cas-là, il convient de traduire rouah par “ souffle ” (au sens de “ vent ” violent), comme lorsque Jéhovah dit qu’il fera ‘ éclater dans sa fureur un souffle [rouah] de tempêtes de vent ’. (Éz 13:11, 13 ; voir Da ; S ; voir aussi Is 25:4 ; 27:8.) L’esprit de Dieu peut intervenir partout, afin d’agir pour ou contre ceux qui sont l’objet de son attention. — Ps 139:7-12.
La Révélation (1:4) parle des “ sept esprits ” de Dieu qui sont devant son trône, puis de sept messages qui se terminent tous par une invitation à ‘ entendre ce que l’esprit dit aux congrégations ’. (Ré 2:7, 11, 17, 29 ; 3:6, 13, 22.) Ces messages contiennent des déclarations de jugement qui font réfléchir, ainsi que des promesses de récompense à l’intention de ceux qui se montrent fidèles. D’après ces messages, c’est le Fils de Dieu qui a ces “ sept esprits de Dieu ” (Ré 3:1), lesquels sont aussi évoqués comme “ sept lampes de feu ” (Ré 4:5) et comme les sept yeux de l’agneau tué, “ des yeux qui représentent les sept esprits de Dieu qui ont été envoyés dans toute la terre ”. (Ré 5:6.) Puisque, dans d’autres textes prophétiques, le chiffre sept représente l’état de ce qui est complet (voir NOMBRE, CHIFFRE), il semble que ces sept esprits symbolisent la pleine capacité d’observation, de discernement et de perception que possède Jésus Christ glorifié, l’Agneau de Dieu, capacité qui lui permet d’inspecter toute la terre.
La Parole de Dieu est “ l’épée ” de l’esprit (Ép 6:17), qui révèle ce que quelqu’un est vraiment, ses traits cachés et ses penchants ; cette Parole amène l’individu soit à adoucir son cœur et à se conformer à la volonté divine dont elle est l’expression, soit à endurcir son cœur dans la rébellion (voir Hé 4:11-13 ; Is 6:9, 10 ; 66:2, 5). La Parole de Dieu joue donc un rôle puissant quand elle prédit un jugement défavorable ; puisque le message de Dieu ne peut que s’accomplir, son accomplissement produit des effets semblables à ceux d’un feu sur la paille ou d’un marteau de forge qui brise le rocher (Jr 23:28, 29). Christ Jésus, “ La Parole de Dieu ”, c’est-à-dire son Porte-Parole principal, annonce les messages de jugement divin ; il est également habilité à en ordonner l’exécution. C’est là, sans doute, ce que signifient les textes selon lesquels il supprimera les ennemis de Dieu “ par l’esprit [force d’impulsion] de sa bouche ”. — Voir 2Th 2:8 ; Is 11:3, 4 ; Ré 19:13-16, 21.
Un “ assistant ” pour la congrégation chrétienne. Lorsqu’il monta au ciel, comme promis Jésus demanda à son Père son esprit saint, ou force agissante, et reçut le pouvoir d’utiliser cet esprit. Il ‘ le répandit ’ sur ses disciples fidèles le jour de la Pentecôte, ce qu’il continua de faire ensuite pour ceux qui allaient vers Dieu par son intermédiaire (Jn 14:16, 17, 26 ; 15:26 ; 16:7 ; Ac 1:4, 5 ; 2:1-4, 14-18, 32, 33, 38). De même qu’ils avaient été baptisés dans l’eau, ils furent tous, cette fois, “ baptisés dans un seul corps ” par ce seul esprit, plongés en quelque sorte en lui, un peu comme une pièce de métal peut être plongée dans un champ magnétique et s’aimanter (1Co 12:12, 13 ; voir aussi Mc 1:8 ; Ac 1:5). L’esprit de Dieu avait déjà opéré sur les disciples, comme le démontrait leur capacité de chasser les démons (voir Mt 12:28 ; Mc 3:14, 15), mais dorénavant cet esprit opérait sur eux dans une plus grande mesure et de façons qu’ils n’avaient jamais connues. — Voir Jn 7:39.
En tant que Roi messianique, Christ Jésus possède “ l’esprit de sagesse et d’intelligence, l’esprit de conseil et de force, l’esprit de connaissance et de crainte de Jéhovah ”. (Is 11:1, 2 ; 42:1-4 ; Mt 12:18-21.) Cette force poussant à la justice est manifeste en ce qu’il employa la force agissante (l’esprit) de Dieu pour diriger la congrégation chrétienne sur la terre, étant, de par la volonté de Dieu, la Tête et le Chef, le Propriétaire et le Seigneur de cette congrégation (Col 1:18 ; Jude 4). En sa qualité d’“ assistant ”, l’esprit donna désormais aux membres de la congrégation une plus grande intelligence de la volonté, du dessein et de la Parole prophétique de Dieu (1Co 2:10-16 ; Col 1:9, 10 ; Hé 9:8-10). Il leur fournit l’énergie nécessaire pour être des témoins dans toute la terre (Lc 24:49 ; Ac 1:8 ; Ép 3:5, 6) ; il leur accorda aussi des ‘ dons de l’esprit ’ miraculeux qui leur permirent de parler en langues étrangères, de prophétiser, de guérir et d’accomplir d’autres œuvres afin de faciliter leur proclamation de la bonne nouvelle et d’attester qu’ils étaient envoyés et soutenus par Dieu. — Rm 15:18, 19 ; 1Co 12:4-11 ; 14:1, 2, 12-16 ; voir aussi Is 59:21 ; DONS DE DIEU (Dons de l’esprit).
En tant que Surveillant de la congrégation, Jésus se servit de l’esprit pour la diriger, c’est-à-dire orienter le choix des hommes à qui confier des missions spéciales ou la responsabilité de la surveillance, de l’enseignement et du “ redressement ” de la congrégation (Ac 13:2-4 ; 20:28 ; Ép 4:11, 12). Jésus tantôt stimula, tantôt retint ces hommes, afin de leur montrer où faire converger leurs efforts dans le ministère (Ac 16:6-10 ; 20:22) ; il fit d’eux d’efficaces rédacteurs de ‘ lettres de Christ, écrites avec l’esprit de Dieu sur des tablettes de chair, sur des cœurs d’humains ’. (2Co 3:2, 3 ; 1Th 1:5.) Comme promis, l’esprit raviva leurs souvenirs, stimula leurs facultés mentales et leur donna la hardiesse pour témoigner même devant des dirigeants. — Voir Mt 10:18-20 ; Jn 14:26 ; Ac 4:5-8, 13, 31 ; 6:8-10.
Comme des “ pierres vivantes ”, les chrétiens étaient en train d’être constitués en temple spirituel fondé sur Christ, temple par lequel seraient offerts des “ sacrifices spirituels ” (1P 2:4-6 ; Rm 15:15, 16), chantés des chants spirituels (Ép 5:18, 19), et dans lequel Dieu résiderait par l’esprit (1Co 3:16 ; 6:19, 20 ; Ép 2:20-22 ; voir aussi Hag 2:5). Tant qu’ils laissaient l’esprit de Dieu opérer librement parmi eux, cette puissante force unificatrice les soudait paisiblement dans des liens d’amour et d’attachement à Dieu, à son Fils et les uns aux autres (Ép 4:3-6 ; 1Jn 3:23, 24 ; 4:12, 13 ; voir aussi 1Ch 12:18). Le don de l’esprit ne leur donna pas des aptitudes pour une activité manuelle, comme dans le cas de Betsalel et de ceux qui fabriquèrent avec lui le tabernacle et son matériel, mais les rendit aptes à des tâches spirituelles : enseigner, guider, paître les brebis et conseiller. Le temple spirituel qu’ils composaient devait être orné des beaux fruits de l’esprit de Dieu, à savoir ‘ l’amour, la joie, la paix, la patience, la bienveillance, la bonté, la foi ’ et d’autres qualités semblables qui témoigneraient avec force de l’action de l’esprit en eux et entre eux (Ga 5:22, 23 ; voir aussi Lc 10:21 ; Rm 14:17). Voilà qui, plus que toute autre chose, contribuait au bon ordre et les guidait vraiment (Ga 5:24-26 ; 6:1 ; Ac 6:1-7 ; voir aussi Éz 36:26, 27). Ils se soumettaient à la “ loi de l’esprit ”, puissante force poussant à la justice et qui écartait les pratiques de la chair à laquelle le péché est inhérent (Rm 8:2 ; Ga 5:16-21 ; Jude 19-21). Ils comptaient non sur leurs capacités naturelles ou sur leur expérience, mais sur l’opération de l’esprit de Dieu sur eux. — 1Co 2:1-5 ; Ép 3:14-17 ; Ph 3:1-8.
Lorsque certaines questions furent soulevées, l’esprit saint fut un assistant pour parvenir à une décision, et c’est ainsi que la question de la circoncision fut réglée par le collège (ou conseil) des apôtres et des anciens de Jérusalem. Pierre expliqua que l’esprit avait été accordé aux incirconcis ; Paul et Barnabas rapportèrent les œuvres que l’esprit avait accomplies alors qu’ils effectuaient leur ministère parmi ces gens des nations ; Jacques enfin, dont la mémoire des Écritures était sans doute aidée par l’esprit saint, attira l’attention sur la prophétie divinement inspirée d’Amos qui prédisait que le nom de Dieu serait invoqué sur des gens des nations. Ainsi, toutes les poussées, les impulsions que donnait l’esprit saint de Dieu convergeaient dans une seule direction ; c’est ce que le collège reconnut, et il fit savoir par écrit sa décision en ces termes : “ Car l’esprit saint et nous-mêmes avons jugé bon de ne pas vous ajouter d’autre fardeau, si ce n’est ces choses-ci qui sont nécessaires. ” — Ac 15:1-29.
L’esprit oint, engendre et donne la ‘ vie spirituelle ’. Comme il avait oint Jésus avec son esprit saint au moment du baptême (Mc 1:10 ; Lc 3:22 ; 4:18 ; Ac 10:38), Dieu oignit pareillement les disciples du Christ. Cette onction avec l’esprit était pour eux un “ gage ” de l’héritage céleste auquel ils étaient dès lors appelés (2Co 1:21, 22 ; 5:1, 5 ; Ép 1:13, 14) et leur rendait témoignage ou attestait que Dieu les avait ‘ engendrés ’ pour être ses fils avec la promesse de la vie spirituelle dans les cieux (Jn 3:5-8 ; Rm 8:14-17, 23 ; Tt 3:5 ; Hé 6:4, 5). Ils furent purifiés, sanctifiés et déclarés justes ‘ au nom de leur Seigneur Jésus Christ et avec l’esprit de leur Dieu ’, esprit qui avait rendu Jésus apte à offrir le sacrifice rédempteur et à devenir le grand prêtre de Dieu. — 1Co 6:11 ; 2Th 2:13 ; Hé 9:14 ; 1P 1:1, 2.
En raison de cet appel et de cet héritage célestes, les disciples de Jésus oints d’esprit possédaient une vie spirituelle, tout en étant des créatures de chair imparfaites. Selon toute apparence, c’est à cela que pensait Paul lorsqu’il mit en contraste les pères terrestres et Jéhovah Dieu, le “ Père de notre vie spirituelle [littéralement : “ Père des esprits ”] ”. (Hé 12:9 ; voir aussi le verset 23.) Comme ils sont cohéritiers de Christ, qui doivent être ressuscités dans un corps spirituel portant son image céleste, il leur faut vivre sur la terre comme “ un seul esprit ” en union avec lui, leur Chef, sans se laisser dominer par les désirs ou par les tendances immorales de leur chair, ce qui risquerait même de les amener par exemple à devenir “ une seule chair ” avec une prostituée. — 1Co 6:15-18 ; 15:44-49 ; Rm 8:5-17.
Comment acquérir et garder l’esprit de Dieu. L’esprit saint est “ le don gratuit ” de Dieu, un don qu’il accorde volontiers à qui le recherche et le demande sincèrement (Ac 2:38 ; Lc 11:9-13). Si, pour l’obtenir, la condition essentielle est un cœur droit (Ac 15:8), la connaissance des exigences divines et l’obéissance à celles-ci n’en sont pas moins indispensables (voir Ac 5:32 ; 19:2-6). Le chrétien qui a reçu l’esprit de Dieu doit veiller à ne pas l’‘ attrister ’ en le repoussant (Ép 4:30 ; voir aussi Is 63:10), en suivant une voie contraire à sa direction, en se fixant des objectifs autres que ceux qu’il indique et vers lesquels il pousse, en rejetant et en n’appliquant pas la Parole inspirée de Dieu et ses conseils (Ac 7:51-53 ; 1Th 4:8 ; voir aussi Is 30:1, 2). En étant hypocrite, on peut “ tromper ” cet esprit saint au moyen duquel Christ dirige la congrégation ; ceux qui ‘ mettent à l’épreuve ’ la force de l’esprit de cette façon vont au désastre (Ac 5:1-11 ; opposer à Rm 9:1). L’opposition délibérée et la rébellion contre la manifestation évidente de l’esprit de Dieu peuvent équivaloir à un blasphème contre l’esprit, péché qui est impardonnable. — Mt 12:31, 32 ; Mc 3:29, 30 ; voir aussi Hé 10:26-31.