Un petit peu d'histoire :
En l'an 33 de notre ère, Rome mit à mort le fondateur du christianisme. à partir de ce moment-là , elle s’opposa sans trêve aux chrétiens. Elle les jeta en prison et donna certains d’entre eux en pâture aux lions. Pourtant, même menacés de mourir en martyrs, transformés en torches humaines pour éclairer les jardins de Néron, les chrétiens romains du Ier siècle continuèrent de faire briller leur lumière spirituelle (Matthieu 5:14). Toutefois, la situation évolua avec le temps.
D’après l’ouvrage De Christ à Constantin (angl.), “au tout début du IIIe siècle, l’Ãglise commença à acquérir une certaine respectabilité”. Cependant, cette respectabilité fut acquise au prix d’“une érosion des principes”. Ainsi, “mener une vie chrétienne ne fut plus considéré comme une exigence de la foi chrétienne”.
La lumière de l’Ãvangile avait pâli jusqu’à n’être plus qu’une faible lueur. L’ouvrage La Rome impériale déclare: “Au IVe siècle, les écrivains chrétiens soutenaient que non seulement il était possible d’être en même temps chrétien et Romain, mais que la longue histoire de Rome était, en fait, le début de l’épopée chrétienne. (...) Cela sous-entendait que Rome avait été prédestinée par un ordre divin.”
L’empereur romain Constantin le Grand partageait cette opinion. En 313 de notre ère, il fit du christianisme une religion officielle. La fusion de l’Ãglise et de l’Ãtat, la mise en place d’évêques au service du gouvernement et l’introduction des règlements impériaux dans les affaires de l’Ãglise ne servirent pas les intérêts du christianisme.
Déjà au début du IIe siècle, Ignace, évêque d’Antioche, avait inauguré une nouvelle méthode d’organisation ecclésiale. L’épiscopat monarchique avait confié la responsabilité de chaque congrégation à un seul homme, et non plus à un collège d’anciens. Environ un siècle plus tard, Cyprien, évêque de Carthage, développa ce mode d’organisation hiérarchique du clergé. Il définit en effet une hiérarchie monarchique à sept degrés, l’évêque occupant la position suprême. Au-dessous de l’évêque il y avait les prêtres, les diacres, les sous-diacres, etc. Par la suite, l’Ãglise d’Occident ajouta un huitième degré, tandis que l’Ãglise d’Orient établit une hiérarchie à cinq degrés.
Quels furent les effets de cette nouvelle direction de l’Ãglise ainsi que de l’appui de l’Ãtat? La Rome impériale répond: “Quatre-vingts ans seulement après la grande persécution des chrétiens, c’était l’Ãglise elle-même qui commençait à mettre à mort des hérétiques, et ses clercs exerçaient le pouvoir avec une autorité qui équivalait presque à celle des empereurs.” Ce n’était sûrement pas ce que Jésus envisageait quand il déclara que ses disciples ‘ne feraient pas partie du monde’ et devraient vaincre ce dernier, non par la force, mais par leur foi. — Jean 16:33; 17:14; voir 1 Jean 5:4.
Vers la fin du IVe siècle, l’empereur Théodose Ier acheva l’Åuvre commencée par Constantin, qui avait fait du catholicisme la religion d’Ãtat. Peu de temps après eut lieu la scission de l’Empire romain, comme l’avait craint Constantin. Rome fut prise en 410 par les Wisigoths, peuple germanique qui s’était depuis longtemps attaqué à l’Empire. En 476, le général germanique Odoacre déposa l’empereur d’Occident et se proclama roi, marquant ainsi la fin de l’Empire romain d’Occident.
Dans ces circonstances nouvelles, qu’allait devenir le catholicisme? Vers 500 de notre ère, il revendiquait 43 millions d’adeptes, ce qui représentait 22 % de la population mondiale. Cependant, la majeure partie d’entre eux avaient été victimes de chefs religieux qui s’étaient aperçus qu’il est plus facile d’altérer la vérité que de s’améliorer. La lumière du véritable christianisme avait été éteinte.