Question:
Les nombreux rédacteurs des Livres saints possédaient-ils un orthographe irréprochable?
Spontex Avery Fait Le Zouave Pontifical
2017-03-06 11:52:11 UTC
Les nombreux rédacteurs des Livres saints possédaient-ils un orthographe irréprochable?
Six réponses:
Sir Evil Mephisto
2017-03-06 12:41:38 UTC
Si tu parles de l'hébreu de la Bible, l'orthographe n'était pas normé comme le français d'aujourd'hui. Tu as donc des graphies régionales avec ou sans les mères de lecture. S'y ajoute le fait que, dans les langues indo-europénnes (on va dire comme ça) les formes de pluriel et de féminin se marquent le plus souvent à la fin. Dans une langue qui ne connait que des consonnes et dont la vocalisation est tardive, si le pluriel jouit d'une forme unique avec distinction de genre, le fait que la langue soit à concaténation conduit à des évolutions du radical.



En résumé, je ne comprends pas le mot "orthograhe" appliqué à l'hébreu. biblique Pas plus tard qu'il y a 15 jours, j'ai trouvé (en Exode 14) un pronom personnel pluriel avec une consonne de plus au milieu et je ne sais pas si cela est dû à la date de rédaction (que l"ortho-truc aurait évolué) ou si c'est un régionalisme, ou un araméisme. Toujours est-il que Messieurs Ben Asher, --des érudits, ceux là-- les massoretes qui font les correcteurs d'imprimerie (euh... on va dire comme ça) à partir du 1er siècle avant l'ère commune, n'ont rien corrigé et je n'ai pas vu de note marginale qui explique ça.



Pour les textes grecs, demande donc à un plus balaise.

@Néné



Non. C'est une fantaisie du site Sefarim. On ne la trouve pas dans la bilingue du Rabbinat de 1899 nonplus que dans la révision de 1906.



@com

Je ne connais pas les langues à tiroir. Une langue à concaténation colle les prépositions devant le mot qu'elles commandent et les postpositions derrière les mots qu'elles corrigent. On colle aussi l'article. Ça fait des petits trains.
Néné Bibliothécaire anthropoïde
2017-03-06 11:57:12 UTC
?

Euh quel langue, araméen, grecque (traduction), hébreux (traduction), français (traduction, orthographe stabilisé vers le 18e), ...

Alors en réponse à la question (dans ce cas) !

La langue d'origine étant probablement une langue sémitique sorte de proto hébreux, ou proto araméen, son "orthographe" n'était pas fixé et de même pour le champ lexicale les sens et la stratification des sens des mots était loin d'être complet !

Et je ne parle même pas de la ponctuation ! En effet, par exemple les TaNaK les plus récentes ont une ponctuation moderne qui peu différer des ponctuation antique !
Thierry
2017-03-06 17:39:53 UTC
Bonjour M. le Hérisson Spontex,



Votre question est très vaste. En outre, je ne pense pas qu'on puisse la poser en ces termes. Ce que l'on entend aujourd'hui par "orthographe"ne peut pas s'appliquer stricto- sensu à l'hébreu ancien et au grec ancien. Je vais essayer de faire court.



1) L'hébreu



Les principales difficultés orthographiques résident dans l'utilisation des matres lectionis (אִמּוֹת הַקְּרִיאָה) en général, et dans les changements de voyelles lors de la flexion des verbes, de l'ajout du possessif, ou de la formation de l'état construit (סְמִיכוּת).

En très vieil hébreu, on ne notait probablement aucune voyelle. Mais les textes étaient parfois difficiles à saisir. Aussi, on a commencé par noter les sons vocaliques les plus importants, les plus longs. On utilisa à cet effet les consonnes faibles : א ה ו י que l'on intercalait dans les mots afin de noter certaines voyelles.



Exemple : מַלְכָּה (malkah) où le h final ne faisait pas primitivement partie de l'orthographe du mot, il servait à noter un a long accentué. Puis le mot a intégré le h final, même avec le système de points et tirets créé ultérieurement.



Il arrive aussi quelquefois que de vraies voyelles longues n'aient pas de mater lectionis (écriture défective)

Exemple : בֹּֽקֶר (boqèr), le o est long et accentué, pourtant il n'y a pas la consonne וֹ pour l'indiquer, seulement le point.



A l'heure actuelle, il y a deux façons d'orthographier l'hébreu. Pour les textes bibliques et la poésie, on vocalise les textes. Pour les journaux, la prose, etc.on ne note pas les voyelles. Pour les mots étrangers non vocalisés, on rajoute des matres lectionis : פָּרִיס ou פאריס (Paris). Mais la généralisation des matres lectionis a pour inconvénient de déformer l'orthographe des mots et va souvent à l'encontre des règles grammaticales, d'où certains en Israël voudraient appliquer à l'hébreu les caractères latins.

Compte tenu de tous ces éléments, on peut quand même dire que les auteurs de l'AT avaient une bonne orthographe.



2) Le grec



Le problème est nettement moins compliqué avec le grec.

Pour ce qui est du grec ancien, il y avait plusieurs dialectes : le ionien-attique, l'éolien, le dorien, l'arcado-chypriote, etc. C'est le ionien-attique qui s'est imposé, et spécifiquement l'attique. Il y avait des différences orthographiques selon les dialectes.



Exemple : θάλασσα, ης (ἡ) (thalassa) (en fait c'est en ionien), en attique c'est θάλαττα, ης (ἡ) (thalatta).



A la suite des conquêtes d'Alexandre le Grand le ionien -attique, et plus spécifiquement l'attique, le grec d'Athènes, se répandit dans tout le bassin méditerranéen, c'est la κοινὴ διάλεκτος.



Le NT grec est écrit dans cette langue, mais par des sémites, des gens qui pensaient en hébreu et/ou en araméen et la syntaxe de la langue est très souvent sémitique. Au niveau orthographe, c'est tout à fait correct. C'est l'Epitre aux Hébreux qui semble la plus proche d'une bonne koïné. En grec, les mots hébreux sont parfois indéclinables.



Exemples : Δανιήλ (Mt 24,15) (Daniel)



Parfois, on utilise des déclinaisons doriennes.



En conclusion : compte tenu des différentes langues, des différentes époques, on peut dire qu'ils savaient bien écrire.



Bien à vous
Arcenciel
2017-03-06 16:50:08 UTC
Pas toujours facile et évident, à voire toutes les corrections que font aujourd'hui les traducteurs, sans compté qu'il y en a qui exagèrent ou frelatent la bible comme la secte des témoins de Jéhovah!!
Topaze
2017-03-06 12:21:39 UTC
N'étant pas une spécialiste des langues anciennes et supposant que les correcteurs d'orthographe n'existaient pas encore, je dirais que le langage écrit laissait à désirer. C'est pourquoi la traduction actuelle est ce qu'il y a de plus ardu.

Faut dire que ces écrivains de fortune n'avaient pas fait e6 ans de linguistique à l'université.
?
2017-03-06 12:43:26 UTC
non


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