• JBDA, je crois qu'il est aussi difficile d'avoir ton oreille que celle d'un croyant ;) ou bien n'ais-je pas la voix assez forte ? Comme j'essayais de te le dire dans l'étape précédente, pour établir ta démonstration, il faut poser que Dieu n'existe pas, en tout cas, pas celui qui se révèle par le Livre. Car en effet, s'il existe, alors les arguments que tu utilises sont ruinés (pour reprendre un verbe qui t'est cher) par sa Parole : "mes pensées ne sont pas vos pensées"... et "il faut que celui qui s'approche de Dieu croie que Dieu est" et encore "si vous ne devenez comme de petits enfants, vous n'entrerez pas dans mon royaume"
Ton raisonnement tiendrait s'il ne concernait qu'un dieu hypothétique, qui ne se serait pas révélé, un "dieu fasifiable". Mais tu l'appliques explicitement au "dieu du Livre", qui ne se connaît que par révélation.
C'est donc bien le principe de la démonstration qui est miné, car elle revient à dire : si Dieu n'existe pas, alors il n'existe (probablement-;) pas.
Je t'invite aussi a faire preuve du même esprit critique que tu exerces vis à vis des religions et de l'appliquer à Dawkins. Je t'avoue ne pas avoir lu Dawkins (mais j'ai adoré lire Gould) mais il y a, dans les citations que tu en fais, des contre-vérités. Croire en Dieu ne met aucune limite à l'ouverture qu'un esprit peut avoir à la connaissance. La foi et la connaissance ne se recouvrent pas. Quant à l'attribution aux religions d'une série d'horreurs de l'histoire, thèse dont je ne sais si Dawkins la reprend à son compte, c'est une supercherie dont tu pourras te convaincre toi même en étudiant les actes des hommes de pouvoir qui, sans référence à une divinité, ont asservi ou fait mourir leurs semblables au cours de l'histoire humaine, passant même à la postérité avec l'aura de grands personnages.
Néanmoins j'apprécie beaucoup ta série de questions et c'était un plaisir de venir voir les discussions qu'elle suscite, tu es une personne qui ne crains pas d'aborder les défis, j'espère que tu feras une grande carrière scientifique, quel que soit le domaine auquel tu te destines, et j'ai l'espoir que tu t'attaques à la physique : il reste des choses immenses à faire en physique, la reine des sciences, et il faut absolument que tu puisses approfondir la question de la singularité initiale de l'histoire de notre univers ;-) A propos - absence de cause première etc, j'aimerais avoir ton opinion sur la raison pour laquelle le début de l'histoire de l'univers est caractérisé par une entropie aussi faible, question qui reste ouverte, je crois
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à moi de m'exprimer plus clairement : si le Dieu du Livre est, alors il ne répond pas au caractère d'hypothèse falsifiable, car il dit explicitement qu'il n'y répond pas - pour qu'il puisse être étudié en tant qu'hypothèse, on doit donc supposer qu'il n'est pas, ou, ce qui revient au même s'agissant d'un être omnipotent et vrai par nature, qu'il n'est pas ce qu'il dit être.
A noter que le Livre n'émet pas l'hypothèse dieu, mais révèle Dieu, c'est donc soit une supercherie, soit la vérité, mais en tout cas pas une hypothèse.
Je maintiens que la foi ne met aucune barrière à l'activité scientifique. La foi voit une finalité à l'histoire de l'univers et de la conscience, sujet qui n'est pas du domaine de la science ni de la connaissance, mais de la révélation. La foi est relation intime avec Dieu, dialogue, communion avec Lui.
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Certes, la religion ne rend pas meilleur. Mais la religion est une affaire de pouvoir, et non l'inverse. Le pouvoir sans la religion peut faire autant de mal que le pouvoir avec la religion. Au moment où j'écrivais plus haut, je pensais plutôt à Staline et à Mao, qui ne croyaient en rien, même pas au socialisme, et qui chacun, ont fait mourir à peu près le même nombre de gens qu'Hitler. Seule la grippe espagnole a fait pire au 20eme siecle (était-ce donc Dieu ? ;-).
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oui, nous sommes d'accord sur à peu près tout, sauf sur l'existence de Dieu. Pourquoi je le tiens pour vrai ? Parce que j'ai une relation avec lui, ce qui n'est pas peu de chose.
Et oui, bien sur, la question du sens de la vie, c'est important aussi. Ce n'est pas de la connaissance, mais cela m'importe : je ne crois pas que seule la connaissance importe.
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Finalité : le Livre (je veux dire la Bible) montre que la finalité de l'histoire est pour Dieu d'introduire des êtres conscients dans sa présence. Il y a ce paradoxe que Dieu est (éternellement) amour, mais qu'il est seul. La bible nous décrit comme les objets de l'amour de Dieu. C'est la finalité.
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Pack dieu : la contradiction que tu décèles résulte de l'hypothèse créationniste. Les apologètes ne font qu'affaiblir la foi.
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Finalité (2) : la finalité est dans le domaine spirituel et en cela, elle n'entrave nullement la recherche de la vérité dans le domaine matériel.
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Big bang : c'est bien que tu parles de la physique quantique. Comme il m'est impossible d'estimer l'étendue de tes connaissances, l'allusion que tu fais au caractère asymptotique du big bang me faisait penser à une extrapolation purement classique jusqu'à l'instant 0.
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Pack Dieu (2) - non, je maintiens ce que j'ai dit sur l'opposition vérité-supercherie. Le problème des créationnistes est un problème différent, celui de lire sans intelligence. Désolé d'emprunter encore une route qui n'est pas la tienne, mais Dieu dit que seul l'esprit éclairé par son Esprit peut comprendre sa parole.
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A qui s'adresse la révélation : à ceux qui peuvent l'écouter et la lire, donc à l'époque actuelle.
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Bonjour JBDA, voici réponse à tes deux conclusions, qui ne reflètent pas mon opinion.
La finalité à laquelle je crois, Dieu amenant l’homme dans sa présence, n’est pas une hypothèse, dans le sens où elle correspond simplement à ce que Dieu dit de ses intentions envers l’humanité. C’est une partie de la révélation. Elle est donc vérité (à laquelle tu es libre de ne pas croire).
Cette finalité ne préjuge en rien de la façon dont le dessein s’accomplit, et me laisse totalement libre d’observer le monde tel qu’il est.
La révélation est–elle révélation, ou supercherie ? Mon choix n’est pas le résultat d’un pari (qui serait une forme de démarche logique inappropriée sur ce terrain), mais bien de la rencontre avec Dieu, et la foi qui en résulte. Pour moi, le choix ne s’exprime pas en termes de vrai ou faux: je sais que Dieu ne me ment pas, et que dès lors, la révélation est vraie. Si je dis « c’est soit la vérité, soit une supercherie », c’est pour englober ton point de vue. Je ne peux ni ne veux te forcer à reconnaître la révélation pour vraie. Mais je voulais surtout exclure qu'il puisse s'agir d'une hypothèse. Si le Livre reflétait une hypothèse, elle revêtirait un statu très spécial : la vérification de l’hypothèse en changerait la nature, passant de prédicat humain à parole divine. La révélation n’est donc pas une hypothèse : elle n’est pas le fruit de cogitations humaines pour chercher une explication, elle est donnée par Dieu lui-même, ce à quoi tu es libre de ne pas croire. Mais il n’y a pas d’autre voie d’approche de Dieu que la révélation, Dieu venant à la rencontre de l’homme par ce moyen et excluant explicitement tout autre.
Et enfin, ma conclusion : prouver l’absence de Dieu sur un chemin où il a dit qu’il ne se trouverait pas, celui de la falsifiable "hypothèse dieu", c’est peine perdue.
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En effet :
- l'existence d'un dieu hypothétique et bien déterminé ne résiste pas à l'examen logique (mise à part une probabilité résiduelle infime, celle de la licorne rose)
- l'existence d'un être supérieur indéterminé n'est pas exclue par ta démonstration,
- l'existence de Dieu révélé ne peut pas être analysée par la logique, à moins de se tromper d'objet
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A la lecture des derniers échanges avec Loup vert, je voudrais encore ajouter ceci : tu parles des croyants à géométrie variable, mais en réalité, tu fais référence à différentes composantes de ce qu’on appelle la chrétienté. Les personnes qui croient que la bible donne une explication scientifique de l’origine de l’univers ou de la vie ne sont pas les mêmes que ceux qui pensent, comme je le fais, que la bible est le message de Dieu aux hommes. Tu dis que tu es sûre que si jour on trouvait la preuve scientifique de l'existence de dieu, personne n'irait dire "ça ne prouve rien car religion et science sont parfaitement séparés" Je vais te dire mon avis sur la question. Si la science devait arriver à la preuve de l’existence d’un dieu par la méthode scientifique, science et foi continueraient à être séparées, car la connaissance de l’existence de dieu qui en résulterait ne permettrait par pour autant de s’approcher de lui ni de le connaître. (Le connaître est bien autre chose que de savoir qu’Il est !) Dans cette hypothèse hasardeuse, Dieu serait d’une part vérité scientifique, et d’autre part, continuerait à être l’objet de foi pour ceux qui établiraient une relation avec lui. Il ne me semble pas impossible qu’un jour l’humanité demande à Dieu la clé de l’énigme, et à ce moment, je crois (disons: je pense) qu’il répondra.