L'objectif de donner une définition pratique et non dogmatique du phénomène des sectes est difficile à atteindre. L'étymologie du terme peut être rattaché aux racines latines des verbes « suivre » et « couper », et la notion en elle même est difficile à définir. Il n'existe pas en droit français de définition juridique de la notion de "secte": aux termes des articles 1 et 2 de la loi du 9 décembre 1905" la République assure la liberté de conscience et garantit le libre exercice des cultes et elle ne reconnaît, ne salarie, ni ne subventionne aucun culte " .
La notion de culte est donc à priori totalement indifférenciée.
Dans le cadre d'une approche pragmatique il est possible de se baser sur les critères de définition établit par les renseignements généraux, fondée sur la dangerosité des différents mouvements:
- la déstabilisation mentale ;
- le caractère exorbitant des exigences financières ;
- la rupture induite avec l'environnement d'origine ;
- les atteintes à l'intégrité physique ;
- l'embrigadement des enfants ;
- le discours plus ou moins anti-social;
- les troubles à l'ordre public ;
- l'importance des démêlés judiciaires ;
- l'éventuel détournement des circuits économiques traditionnels ;
- les tentatives d'infiltration des pouvoirs publics.
Tout ces critères sont évidemment relatifs, et susceptibles de discussion comme l’embrigadement des enfants (chaque parent ayant tendance à transmettre à ses enfants sa propre religion); le discours anti-social (pouvant émaner de groupes à caractère politique), les tentatives d'infiltration des pouvoirs publics (de nombreux groupes peuvent en effet mener un lobbying actif) etc... Mais ils constituent une sorte de faisceau d'indice permettant de cerner le caractère sectaire d'un groupe.
D'une façon générale, il est ainsi possible de reprendre ici la définition donnée par la MILS (Mission interministérielle de lutte contre les sectes) :
« Une secte est une association de structure totalitaire, déclarant ou non des objectifs religieux, dont le comportement porte atteinte aux droits de l'homme et à l'équilibre social ».
Ou encore celle donnée par les institutions belges, une secte étant « tout groupement à vocation philosophique ou religieuse ou se prétendant tel, qui dans son organisation ou sa pratique se livre à des activités illégales, dommageables, nuit aux individus ou à la société ou porte atteinte à la dignité humaine ».
Une secte est un groupe coercitif et fusionnel entretenant avec le monde « extérieur » un rapport dual, ou les relations d'autorité et de soumission au dirigeant ou à l'organe suprême ont un caractère absolu, l'allégeance est inconditionnelle, le libre arbitre des membres et l'esprit critique sont combattus , et ou l'adepte n'est qu'un rouage exploité dans un but dont il n'a pas conscience.