Rielzel
2007-12-21 02:50:14 UTC
Ainsi, dire de quelqu'un qu'il a pour principe d'être honnête signifie que l'honnêteté est la base qui conditionne son comportement ; dire de quelqu'un d'autre qu'il a pour principe d'être fidèle laisse entendre que la fidélité est la base sur laquelle il établit ses relations et ainsi de suite.
On a cependant souvent tendance à considérer comme des principes des vérités de détails (qui peuvent servir de base à d'autres idées secondaires) car on s'imagine qu'elles représentent des idées fondamentales. C'est pourquoi l'on estime que la fidélité, le bon voisinage, la coopération, etc. sont des principes. C'est pour cela aussi que l'on parle des principes de la morale, de l'économie, de la philosophie, etc. en voulant dire en fait, une certaine pensée morale, économique, philosophique, etc. dont découle des idées secondaires. En réalité, il ne s'agit pas de principes, mais de règles ou d'idées.
En effet, le principe est, par définition, une pensée fondamentale. Or, il s'agit là d'idées de détails qui restent absolument partielles même si d'autres idées secondaires peuvent en découler ou y être intégrées. Ces idées de détail et ces idées secondaires proviennent donc toutes nécessairement d'une pensée fondamentale. Par conséquent, l'honnêteté, la fidélité, la morale, l'économie, etc. constituent des idées de détail car elles découlent d'une pensée fondamentale. Ainsi par exemple, l'honnêteté est, chez les musulmans, une prescription légale émanant du Coran et, chez des non musulmans, une belle et utile qualité découlant de la pensée capitaliste. De ce fait, la pensée ne peut constituer un principe que si elle est une pensée fondamentale d'où découle un système d'idées. Or, la pensée fondamentale est uniquement celle au-delà de laquelle il n'existe point d'autre ; c'est l'idée globale sur l'homme l'univers et la vie. Elle joue un rôle capitale dans l'existence humaine. En effet, en réfléchissant à lui-même, l'être humain constate qu'il est un homme qui vit dans l'univers. Aussi, tant qu'il n'aura pas acquis une pensée qui l'embrasse lui-même, la vie et l'univers, l'homme ne pourra trouver un système d'idées à même de le guider dans son existence ; en l'absence d'une telle pensée, sa vie sera fatalement inconsistante, instable et absurde.
L'idée globale sur l'univers, l'homme et la vie constitue donc la pensée fondamentale. Elle représente aussi la doctrine. Cependant, cette doctrine ne peut être source d'idées ni servir de base à leur intégration si elle n'est rationnelle. Or, une doctrine fondée sur la soumission aveugle et la tradition non authentifiée n'est aucunement rationnelle et ne constitue point une idée globale. Une telle doctrine ne peut donc générer un système d'idées. De ce fait, l'idée globale doit nécessairement être l'aboutissement d'une recherche rationnelle ; elle constituera alors une doctrine rationnelle, à même de donner naissance à des idées ou d'en permettre l'intégration. Ces idées représentent des solutions grâce auxquelles l'homme pourra remédier aux problèmes de la vie. Une fois trouvée cette doctrine rationnelle d'où découle un système d'idées permettant de résoudre les différents problèmes de la vie, l'homme aura, du coup, acquis une idéologie ou principe fondamental. L'idéologie se définit ainsi comme une doctrine rationnelle pourvue d'un système. Il s'ensuit que l'Islam représente une idéologie vu qu'il est une doctrine rationnelle de laquelle découle un système formé par l'ensembles des prescriptions légales qui couvrent tous les domaines de la vie; le capitalisme et le communisme constituent eux aussi des idéologies car l'un et l'autres sont des doctrines rationnelles dotées de systèmes. En revanche, le nationalisme, le patriotisme, le nazisme, l'existentialisme, etc. ne sont nullement des idéologies parce qu'ils ne représentent pas des doctrines rationnelles et sont dépourvus de tout systèmes à même de remédier aux problèmes de la vie. Quant aux religions, il convient de faire la part des choses. Une religion ne peut constituer une idéologie que si et seulement si sa doctrine est rationnelle et pourvue d'un système.
Toute religion dont la doctrine est irrationnelle (fruit d'une soumission aveugle ou affective) et donc dépourvue de système, ne peut être une idéologie.